Pommes de terre fécule
Un drôle de début de campagne pour la dernière d’Haussimont
Les salariés de la féculerie d’Haussimont (51) dont la fermeture a été annoncée par Tereos à la fin de cette campagne poursuivent un mouvement de grève à durée inderterminée.
Les salariés de la féculerie d’Haussimont (51) dont la fermeture a été annoncée par Tereos à la fin de cette campagne poursuivent un mouvement de grève à durée inderterminée.
Ce mercredi 27 septembre après-midi, les salariés de l’usine de transformation de pommes de terre fécule d’Haussimont, dans la Marne, n’avaient toujours pas levé le piquet de grève qu’ils ont posé le 20 septembre dernier. Le motif de leur action ? L’annonce de la cessation d’activité de l’usine marnaise à l’issue de la campagne 2023-2024 par le groupe coopératif Tereos. Depuis le 20 septembre, jour du démarrage officiel de la campagne, ses salariés sont en grève, empêchant toute opération de transformation. Dans la cour de l’usine, un peu plus de 4 000 tonnes de pommes de terre réceptionnées depuis le 18 septembre sont toujours dans l’attente. Dans la plaine, il resterait encore environ 8 000 tonnes de pommes de terre à réceptionner.
Désaccord sur les conditions de départ
Les producteurs de pommes de terre fécule livrant à l’usine d’Haussimont ont été informés par Tereos de la situation par courrier le 25 septembre. Responsable du service agricole et président de la commission pommes de terre fécule de la coopérative y expliquent les raisons d’un blocage parti pour durer. Les réunions entre représentants des salariés et direction du groupe n’ont à ce jour pas permis de trouver un accord sur les aspects sociaux de la fermeture de l’usine. « Au-delà du dispositif du plan de sauvegarde de l’emploi (…), la direction a proposé une prime exceptionnelle d’un montant de 10 000 euros par salarié », peut-on lire dans un courrier adressé aux planteurs. De même, des offres de reclassements aux salariés d’Haussimont ont été proposées « dans les sites de Tereos en France, y compris ceux de la Marne ». Mais force est de constater que pour les organisations syndicales représentant les salariés, cela ne suffit pas.
Arrachages différés et stockage à la ferme
Pour les planteurs de pommes de terre, le blocage de la féculerie d’Haussimont n’est pas sans conséquences. Alors que la campagne désormais en cours démarrait sous de bons auspices – la qualité est au rendez-vous -, la direction de Tereos qualifiait le 25 septembre « d’incertain » le « bon déroulement de la campagne ». Et de demander aux agriculteurs de « différer les arrachages » en continuant la protection fongicide en raison du risque mildiou. Les planteurs disposant de capacités de stockage sont quant à eux incités à les mobiliser, Tereos leur faisant la promesse de réévaluer de manière « significative » la prime de conservation. Alors qu’une partie des volumes déjà arrachés ont pu prendre la direction d’autres usines de transformation, le groupe coopératif assurait le 25 septembre prendre toutes les mesures « pour assurer le meilleur traitement des pommes de terre ».