Un an ferme pour des voleurs de GPS de tracteur
Ce 4 mars, deux lituaniens comparaissaient au tribunal d’Amiens pour le vol de GPS de tracteurs commis en 2018. Tous deux ont été jugés coupables et se sont vus attribuer une peine d’un an de prison ferme.
Un jour de décembre 2018, lorsque les associés du GIE des Sources du Santerre montent dans le tracteur John Deere garé dans une cour de ferme, à Méharicourt, ils sont étonnés : le GPS a disparu. Pas de signe d’effraction. Un collaborateur l’a-t-il utilisé ? Non. Il a donc été volé. «D’autres vols de GPS ont eu lieu dans le secteur, alors nous avons vite compris que nous étions victimes également», raconte Pierre Delignières, un des exploitants associés.
Trois autres vols ont en fait été constatés à Vauchelles-les-Authie, à Béziers et à Maucourt. Après un long travail d’enquête, deux suspects ont été interpellés et comparaissaient ce 4 mars, au tribunal correctionnel d’Amiens. Les prévenus, deux jeunes lituaniens, sont actuellement en détention provisoire dans l’attente de leur comparution au tribunal de Boulogne-sur-Mer pour des faits similaires dans le Nord-Pas-de-Calais. Plusieurs fois, en août 2018 et en octobre 2018, par exemple, des voitures suspectes, signalées comme faisant du repérage, avaient été contrôlées. À leur bord, les deux prévenus. Les lituaniens ont finalement été arrêtés dans une voiture transportant cinquante GPS volés, le 30 juin 2019. Un troisième homme est cependant toujours en cavale aujourd’hui. Il s’agirait d’un réseau bien organisé, avec une revente du matériel aisée, vers l’international.
Pour les quatre exploitations samariennes, «83 000 € de matériel ont été dérobés», précise la présidente. La procureure tenait à rappeler les indices qui les accablent en plus de cette interpellation : «La voiture a été observée près des habitations. Elle faisait du repérage. Des caméras de surveillance ont permis de voir leurs silhouettes. Une de leurs lignes téléphoniques a été tracée au même endroit au moment des faits, et un test ADN a permis d’identifier la troisième personne.» Les prévenus, eux, ont tout nié en bloc : «ils étaient en France pour travailler illégalement, mais n’ont pas commis de vol. Ils transportaient des caisses (pleine de GPS volés, ndlr), parce qu’on leur avait demandé, mais ils ne savaient pas ce qu’elles contenaient», traduit leur interprète.
"Un fléau dans nos campagnes"
Plus qu’un dédommagement financier (l’assurance a remboursé en partie la valeur des GPS), Pierre Delignières espérait «que ces vols soient punis d’une peine avec emprisonnement. Il faut marquer le coup car c’est un fléau dans nos campagnes !» 186 faits de la sorte auraient été recensés en 2018, dans la Somme. Les prévenus ont été reconnus coupables, et écopent d’une peine d’un an d’emprisonnement avec maintien en détention. Ils disposent de dix jours pour faire appel.
Dans les exploitations victimes, désormais, les précautions sont de mise. «Les GPS sont systématiquement démontés des tracteurs lorsqu’ils ne sont pas garés dans un hangar fermé à clé», assure Pierre Delignières. Le constructeur devrait également équiper les nouveaux tracteurs de la ferme d’un système antivol.