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Un futur ambitieux pour les filières oléo-protéagineuses

La FOP (Fédération des producteurs d'oléo-protéagineux) a organisé à Amiens la troisième de ses cinq réunions en région.

© AAP + Stéphane LEITENBERGER


Près de soixante-dix participants ont répondu à l’invitation de Gérard Tubéry, président de la FOP, lors de la réunion d’information organisée à Amiens le 10 janvier pour les régions Picardie, Nord Pas-de-Calais, Normandie et Champagne Ardenne, en présence de Jean-Philippe Puig, directeur général de Sofiprotéol. Aux représentants des Fdsea, des chambres d’agriculture, des organismes économiques ou techniques et de la presse agricole, les dirigeants de la Fop ont fait partager leur vision d’un futur ambitieux pour les filières oléo-protéagineuses et la stratégie mise en place pour y répondre.

Colza : récolter le maximum de graines
Parmi les moyens à la disposition de la FOP, le Cetiom occupe une place importante par ses compétences techniques et ses capacités de recherche et d’innovation. Arnaud Vanboxsom, ingénieur régional basé à Estrées Mons, a expliqué que les travaux du Cetiom visent à récolter le maximum de graines produites tout en minorant les risques de pertes par une optimisation de la date et du matériel de récolte et du choix variétal. Il est possible de gagner des quintaux en réduisant les pertes avant et à la moisson. L’intérêt d’une barre de coupe avancée est désormais avéré pour limiter les chocs des plantes entre elles et avec la barre de coupe pendant l’avancement de la batteuse. Il est également montré l’effet variétal sur l’égrenage.
De plus, une moindre sensibilité à l’ouverture des siliques permet de mieux maîtriser la maturité de la paille qui murit plus lentement. Quand celle-ci est encore trop verte au moment du battage, les pertes à l’arrière de la batteuse sont plus élevées qu’avec des tiges plus sèches. Sur ce point, le Cetiom a la volonté de mettre au point un outil d’aide à la décision.
De son côté Sébastien Gervois, ingénieur au Cetiom, travaille sur la prédiction du rendement en colza. Après la phase de sélection des dix paramètres du modèle de prévision puis la phase de test, les travaux se poursuivent pour élaborer des prévisions fiables par région avec une marge d’erreur de 1,5 quintal pour la Picardie au 1er juin puis de corriger cette première estimation au 1er juillet.

Le ciel des bio-carburants s’est un peu éclairci
En octobre 2012, une proposition de la commission visait à introduire le critère "Casi" (changement d’affectation des sols indirect) dans l’éligibilité des parcelles susceptibles de produire des graines destinées à la filière des bio-carburants. «Nous avons réussi à bloquer le processus législatif au niveau du conseil», a expliqué Philippe Dusert, directeur de la branche bio-carburants à Sofiprotéol.
En parallèle, la FOP a aussi obtenu du gouvernement français le maintien de la détaxation des bio-carburants pour 2014 et 2015, certes en baisse. Enfin, à noter également l’adoption d’un nouveau taux d’incorporation obligatoire de biodiesel dans les transports avec d’une part, un plafond de 7% d’huile végétale et d’autre part, un plafond de 0,7 % de biodiesel produit à partir de résidus et de déchets.
«La filière des bio-diesel est confortée pour le moment même si la menace "Casi" n’est que différée. Cela nous donne du temps pour effectuer des expertises, pour analyser en détail les propositions des pouvoirs publics français et des institutions européennes et pour atteindre les objectifs fixés par le programme Energie-Climat 2030», a souligné Gérard Tubéry.

La gouvernance de Sofiprotéol plus lisible
«Sofiprotéol accompagne environ cent quarante sociétés en amont et en aval de la filière, emploie environ huit mille salariés et dégage un chiffre d’affaires de sept milliards d’euros», a lancé Jean-Philippe Puig en présentant le groupe dont il est devenu le directeur-général il y a dix-huit mois.
Parce qu’il fallait que Sofiprotéol améliore son mode de gouvernance, Cap 2018 a été lancé en 2013 afin de clarifierles projets avec ses mandants, rechercher du financement et être conforme aux règles de gestion.
Sofiprotéol Industrie a été créée pour regrouper les pôles "animal" et "végétal". L’activité financière est assurée par Sofiprotéol banque de développement. La holding qui chapotera le groupe aura comme instance de décision une société en commandite par action composée de quatre représentants de la Fop, de trois personnes extérieures et de deux anciens dirigeants. Les autres membres de la holding seront la Fidop (société de développement à l’international) et une fondation reconnue d’utilité publique qui sera créée au cours de l’année.

Trois questions à Gérard Tubéry, président de la FOP

Pourquoi la FOP est-elle si attachée à l’organisation de réunions dans les régions chaque année ?
La FOP est la Fédération nationale des producteurs d’oléagineux et de protéagineux et, face au nombre croissant et à la complexité des dossiers, elle considère qu’il est nécessaire de rencontrer les producteurs et les acteurs économiques dans les régions pour expliquer ses positions et recueillir les réflexions des acteurs de terrain.

Quel regard porte la FOP sur la réforme de la Pac telle qu’elle est annoncée ?
C’est la troisième fois consécutive que les grandes cultures sont mises à contribution. Nous n’en comprenons pas bien les raisons. Nous allons sans tarder nous interroger et proposer des solutions innovantes en vue de la prochaine réforme.

Qu’attend la FOP de la loi d’avenir ?
Nous considérons que cette loi n’a d’avenir que le nom. Nous avons relevé des manques en matière d’assurance récolte par exemple et des dangers notamment sur la représentativité dans les interprofessions. La régionalisation de la politique agricole telle qu’elle apparaît dans la loi sera une culture à acquérir pour le monde agricole. La FOP plaide pour la mise en place d’un plan de compétitivité pour les filières végétales.

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