Porcs
Un nouveau président à la tête de l’Urgpp
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Christophe Dusannier succède à Benoît Joseph Caffin à la présidence de l’Union régionale des groupements de producteurs.
Christophe Dusannier a pris la tête de l’URGPP.
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aap
Après 23 années de présidence de l’Union régionale des groupements de producteurs de porcs, Benoît Joseph Caffin cède son poste à Christophe Dusannier, président du groupement Suidéal et vice-président de la coopérative Opalin. La passation de pouvoir s’est effectuée en début de semaine. À 70 ans, Benoît Joseph Caffin est officiellement retraité depuis le 2 décembre dernier : «Depuis deux ans, je souhaitais passer la main, indique-t-il. Mais finalement cela ne s’est pas fait». L’échec de la mise en place de l’«OVS porc» (organisme à vocation sanitaire) Nord-Picardie a précipité son départ. «Le nouveau président va devoir trouver un consensus sur ce dossier sanitaire, afin de parvenir à la meilleure organisation possible, et la plus efficace».
Installé depuis 1992, Christophe Dusannier est éleveur de porcs avec son frère à Cucq (Côte d’Opale). Il gère également la maternité collective de Boiry. «Je n’étais pas le candidat de Monsieur Caffin, souligne-t-il. Nous avons quelques divergences de vues, notamment sur le dossier sanitaire.
D’ailleurs, j’ai pris la présidence de l’Urgpp plus par devoir que par goût. Lorsque j’ai vu la tournure des événements, je me suis dit qu’il fallait y aller pour faire avancer les choses, aller de l’avant dans l’intérêt des producteurs». Son objectif reste «l’apaisement des esprits» et la recherche de solutions pour «fédérer les acteurs de la filière, les groupements, avec les GDS» : «L’idée portée par les GDS, et que je soutiens, est l’adhésion des groupements à la section porcine de la Fédération interrégionale des GDS Nord-Picardie. Et ce, pour éviter la création d’une nouvelle structure.
Il existe déjà une organisation sanitaire dans la région, pas la peine de les multiplier. La production baisse et le nombre de producteurs continue à diminuer. Nous devons essayer de travailler ensemble, même si les GDS n’ont pas toujours bien fait par le passé».
Vis-à-vis des producteurs, le nouveau président de l’Urgpp s’engage «à tenter de répondre au mieux à leurs attentes». «Ces derniers ont parfois une vision négative du rôle de l’Urgpp auprès d’eux, et ne s’y retrouvent pas», estime-t-il. Aussi Christophe Dusannier souhaite-t-il réfléchir à une communication différente et à de nouvelles mesures afin de susciter une adhésion plus importante.
Plus proche des éleveurs
Plus proche des éleveurs
Si l’économique restera prioritaire, il entend développer encore les actions pour faire progresser les éleveurs. «La région est à la traîne au niveau technique», affirme-t-il. Ce dernier compte aussi soutenir davantage les éleveurs qui se lancent dans des projets de développement de porcherie : «Montrés du doigt par les associations écologistes, il y a un vrai mal-être chez eux», insiste-t-il.
Selon le nouveau président de l’Urgpp, la production porcine est le parent pauvre de l’élevage, et souffre notamment des distorsions de concurrence avec nos voisins européens par rapport au seuil d’installation classée : «En France, l’éleveur doit faire une enquête publique au-dessus de 450 cochons. En Belgique et en Allemagne, c’est 2 000».Pourtant, la filière emploie plus de 4 000 personnes dans la région.
Restructuration : «des pourparlers sont en cours»
«Nous avons encore cinq groupements dans la région, constate Christophe Dusannier. Même si cela ne relève pas directement de l’URGPP, je pense qu’une restructuration s’avère nécessaire».
Le dernier épisode date de la fusion entre ABS Qualinord et la Cobévial. «Des pourparlers sont en cours, en vue d’un rapprochement entre deux groupements, mais ce n’est pas suffisant», précise néanmoins Christophe Dusannier. Selon lui, la production porcine régionale accuse un sérieux retard en la matière par rapport aux autres productions. «Comme le montrent certains échecs, c’est toujours compliqué en porcin, reconnaît-il. Pour autant, il faut arrêter de ne penser qu’à sa chapelle, et essayer d’avancer. Au final, on est tous des éleveurs de porcs». Et d’ajouter : «Tous les éleveurs de porcs de la région sont en difficulté. Si on ne restructure pas, le mouvement se fera «naturellement», provoquant davantage de dégâts que si la démarche avait été volontaire».