Canicule et gestion de l’eau
Un plan d’action en cinq points pour l’agriculture
Pour faire face à la canicule, le comité national sécheresse a pris cinq mesures pour le monde agricole ce 15 juillet. Celui-ci s’est réuni avec, entre autres, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
Pour faire face à la canicule, le comité national sécheresse a pris cinq mesures pour le monde agricole ce 15 juillet. Celui-ci s’est réuni avec, entre autres, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
«Préserver au maximum la ressource en eau pour les usages prioritaires» ; «anticiper les enjeux liés à l’alimentation animale pour la disponibilité du fourrage et l’abreuvement du bétail» ; «mettre en place d’autres mesures complémentaires de court terme concernant par exemple la prévention du risque incendie des cultures en plaine» ; «mettre en œuvre des mesures plus structurelles pour accroître la résilience du monde agricole» et «structurer un suivi national et local régulier spécifique au sujet de la sécheresse agricole». Telles sont les cinq mesures prises le 15 juillet par le comité national sécheresse pour le monde agricole qui s’est réuni autour du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, de la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard, du préfet Frédéric Veau, délégué interministériel au Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique et les organisations professionnelles agricoles (FNSEA, JA, APCA…).
Le gouvernement et le monde agricole jugent en effet la situation climatique «préoccupante pour les acteurs du monde agricole». Une sécheresse des sols agricoles constatée dans de très nombreux départements se conjugue à un «épisode caniculaire intense et une sécheresse hydrologique sévère» ont constaté les parties prenantes. Le 18 juillet, 72 des 101 départements français avaient pris des mesures de restrictions d’usage de l’eau par arrêté préfectoral. «Chaque jour qui passe, on voit les cultures dépérir», a alerté le 15 juillet Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, invitée de France Info. Elle s’est notamment inquiétée des maïs qui «sont en train de se recroqueviller», hypothéquant les rendements mais aussi des prairies qui s’assèchent réduisant les fourrages pour les animaux. Ajoutant que les fruits et les vignes souffrent également des coups de chaleurs, elle a mis en avant la nécessité de changer les pratiques agricoles, notamment avec «la recherche variétale pour des variétés plus résistantes.»
«Pas se bloquer sur le sujet»
Le 16 juillet, Marc Fesneau et Bérangère Couillard se sont rendus dans un élevage agricole à Saint-Germain-de-Montbron (Charente), avant de rejoindre Moulins-sur-Tardoire pour visiter l’entreprise Elicit Plant développant des solutions innovantes pour réduire les besoins en eau des cultures. «La vérité, c’est que je ne connais pas de territoire où sans accès à l’eau, l’agriculture puisse se maintenir», a indiqué le ministre de l'Agriculture qui pense qu’il ne faut «pas se bloquer sur le sujet (…) Simplement, la question, c’est la gestion raisonnée de la ressource et c’est ce que veulent faire les agriculteurs au fond», a-t-il déclaré.
«On doit faire face à un réchauffement climatique et donc il faut que l’on puisse répondre à cette nécessité d’avoir de l’eau pour tous, particuliers, entreprises, collectivités mais aussi agriculteurs», a renchéri la secrétaire d’État, Bérangère Couillard. «Il ne faut pas mettre les uns contre les autres, il faut juste que nous trouvions une solution ensemble et cette entreprise (Elicit Plant, ndlr) propose une solution qui permet d’avoir sur les cultures qu’elle a pu traiter 20 % de besoin en eau en moins. C’est donc forcément essentiel qu’on regarde ça de près», a-t-elle ajouté. La visite ministérielle s'est achevée à Angoulême par une table ronde en préfecture sur la gestion de la ressource avec les représentants du monde agricole et les services de l'État. Mais les associations et militants environnementaux n’ont pas été conviés. Même pas à boire un verre d’eau.