Lin
Un teillage 2021 peu serein, 2022 devrait aller mieux
Ouf, s’en est fini du lin de la campagne 2020, teillé en 2021. Janvier 2022 marque le début du teillage
de la campagne 2021 à la Calira, qui tient son AG par correspondance (Covid-19 oblige), ce 18 janvier. L’occasion de faire un point.
Ouf, s’en est fini du lin de la campagne 2020, teillé en 2021. Janvier 2022 marque le début du teillage
de la campagne 2021 à la Calira, qui tient son AG par correspondance (Covid-19 oblige), ce 18 janvier. L’occasion de faire un point.
Un poids en moins. C’est l’expression qui convient pour évoquer la fin du teillage du lin arraché en 2020, teillé en 2021 à la Calira (Coopérative linière de la région d’Abbeville), à Martainneville. «La météo n’a pas du tout été favorable à la plante, souffle encore Vincent Delaporte, le directeur. Elle a souffert d’une sécheresse mémorable, alliant fortes chaleurs et manque d’eau.» Résultat : une richesse en fibres très basse, de l’ordre de 100 kg/ha contre 1 300 kg en bonne année. «On n’avait jamais connu ça.» Ces lins souvent courts, qui présentaient des fortes hétérogénéités de longueur, ont été plus difficiles à transformer. La Calira battait pourtant son record de surfaces, avec 10 000 ha emblavés contre 8 000 ha l’année précédente.
La coopérative s’est démenée pour valoriser au mieux ce produit de faible qualité. 1 600 ha, soit 15 % des surfaces, ont été orientés vers la ligne toutes fibres. Avec un tonnage moyen de 3,7 t/ha et 40 % de fibres courtes, la recette moyenne s’élève à 535 €/ha.
«Avec une telle somme, on ne peut pas parler de recette. Mais cette solution permet de couvrir en partie les charges. C’est une chance d’en bénéficier dans ces moments difficiles», soulève Vincent Delaporte.
Les 85 % des lins, eux, ont pu être teillés. Un peu plus de 8 000 ha aboutissent à un tonnage moyen de 5,45 t/ha et 14,52 % de fibres longues, générant une recette moyenne de 2 010 €/ha. «On peut dire que c’est honnête. La déception est là, puisque nous sortions d’années à 3 000-3 500 €/ha. Mais nous devons nous souvenir qu’en 2011, nous atteignions à peine les 1 000 €/ha. Nous avons eu la chance de bénéficier d’un marché du lin porteur (un prix moyen des lins teillés de 2,63 €/kg, ndlr), et nous avons su défendre notre produit au mieux», assure Vincent Boche, vice-président de la coopérative. Au total, 53 000 t de paille ont été emblavés pour un chiffre d’affaires de 36,3 millions d’euros.
2021, aussi particulière…
Désormais, toute l’énergie de l’usine de teillage est concentrée sur la récolte 2021. 7 500 ha étaient cette fois emblavés. Avec la crise de la Covid-19 et l’impact qu’elle a eu sur le secteur du textile, la coopérative avait souhaité réduire la surface. «Elle aussi s’avère particulière, prévient Vincent Delaporte. Cette fois, le lin a subi un excès d’eau et les parcelles ont souffert de la verse, heureusement tardive. Des décalages de maturité sont subvenus, et les travaux d’arrachage ont été très complexes.» Vincent boche, qui effectue également des travaux de récolte du lin, n’avait même jamais connu ça. «Le week-end du 15 août, nous arrachions du lin, nous le retournions dans d’autres parcelles, nous l’écapsulions parfois, et nous étions à la moisson en même temps.» Des problèmes de qualité sont parfois remarqués. «Des lins ont été collés au sol, et ont donc été arrachés tardivement. Il n’ont eu que peu de temps pour rouir», ajoute Vincent Delaporte.
… mais encourageante
Malgré tout, les premiers résultats techniques (6,4 t/ha de paille et 18,5 % de fibres longues) sont encourageants. Surtout, les cours sont toujours porteurs. «La fourchette de prix est très large selon le panel de qualité», nuance le directeur. Il n’empêche que le marché est tendu, avec une demande très soutenue. «Cette année ne devrait pas poser de problème en termes de commercialisation», soutiennent avec optimisme les dirigeants. Pour les semis 2022, la coopérative souhaite même augmenter à nouveau sa surface pour approcher les 10 000 ha, et ainsi pouvoir satisfaire la demande.