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Un travail souterrain pour profiter du futur Canal Seine Nord

Les discussions entre acteurs agricoles samariens se poursuivent pour élaborer un plan d’actions destiné à faire du Canal Seine Nord Europe une opportunité pour le développement agricole et agroalimentaire du territoire.

Sur une emprise foncière de 2 226 ha, la Somme est le département le plus impacté par le tracé.
© D. R.



Ce n’est pas vraiment une surprise au regard de l’étendue du projet : le Canal Seine Nord Europe aura bel et bien un impact sur l’aménagement du territoire dans les départements qu’il traverse et celui de la Somme n’y fait pas exception. Sur une emprise foncière totale de 2 226 hectares, près de la moitié (45 %, soit 1 009 hectares) seront en effet prélevés dans ce département. Partant de ce constat, et suivant un principe de compensation, la profession agricole au sens large se mobilise depuis un certain temps pour trouver une manière de faire de ce projet «une opportunité pour le développement de nos territoires», expliquait Laurent Degenne, président de la FRSEA Hauts-de-France et vice-président de la Chambre d’agriculture de la Somme, la semaine dernière à l’occasion d’une réunion de travail sur le sujet à Péronne.

Trois enjeux, des dizaines d’actions
L’idée de ce travail de concertation ? Participer à la rédaction d’un projet agricole structurant pour le secteur «Somme» du Canal Seine Nord Europe – il en est de même dans les autres départements impactés - qui devra permettre de capter des financements complémentaires à l’enveloppe de 2,5 millions mobilisée par Voies navigables de France (VNF) pour «favoriser le maintien du niveau de l’activité agricole dans les zones concernées par l’ouvrage et sauvegarder l’outil de production». À partir de ce projet, des enjeux (3), des objectifs puis des actions ont d’ores et déjà pu être proposés. Les arrêter, c’est désormais la mission des comités d’orientation «Aménagement du territoire» qui réunit des acteurs locaux : Chambre d’agriculture, FDSEA, JA, syndicats locaux d’agriculteurs, représentants des propriétaires… Présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme, Françoise Crété insiste, quant à elle, sur le besoin d’avancer de concert : «Si on veut que le Canal Seine Nord ne soit pas qu’un long tuyau qui ne fait que passer, il faut travailler tous ensemble». Travailler main dans la main entre acteurs du monde agricole doit également permettre «d’éviter les blocages», avance Laurent Degenne.

Un projet agricole structurant
Pour écrire ce plan d’actions, «on est parti d’une feuille blanche», explique Laurent Degenne. Une manière de laisser libre cours à l’expression de chaque partie prenante. À l’issue des premières réunions de concertation, trois enjeux principaux ont été identifiés : soutenir le développement des productions agricoles et faciliter l’émergence de nouvelles productions ; consolider les filières existantes et encourager les nouvelles filières ; protéger le patrimoine bâti, agricole et naturel. À chaque occasion, la méthode est la même :
«On part d’un document martyr et on amende», détaille Laurent Degenne. La semaine dernière, les participants à une nouvelle réunion étaient invités à affiner leurs propositions. Une fois le travail à l’échelle départemental achevé, une synthèse régionale sera écrite. C’est elle qui servira de base à l’établissement d’un «projet agricole structurant» qui doit être présenté au Conseil régional des Hauts-de-France ainsi qu’à la Société du Canal Seine Nord Europe ; et participera à une meilleure acceptabilité de l’infrastructure.

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