Betteraves
Une année record pour Cristal Union
Le groupe Coopératif Cristal Union a présenté le 4 juin à Paris ses résultats pour l’année 2023. Il affiche des chiffres records. La tonne de betterave est rémunérée 51,42 €. Ces résultats permettent au groupe d’accélérer sa transition écologique.
Le groupe Coopératif Cristal Union a présenté le 4 juin à Paris ses résultats pour l’année 2023. Il affiche des chiffres records. La tonne de betterave est rémunérée 51,42 €. Ces résultats permettent au groupe d’accélérer sa transition écologique.
«Oui nous avons le sourire. Nous sommes récompensés de tous les efforts consentis», s’est réjoui Olivier de Bohan, président du conseil d’administration de Cristal Union. Il est vrai que le groupe sucrier affiche des performances inédites depuis une dizaine d’années, avec un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros (Md€), en progression de + 20 % par rapport à 2022, un Editda* (Excédent brut d’exploitation - EBE) de 432 millions d’euros (M€) en hausse de + 50 % et un résultat net de 307 M€ en augmentation de + 72 % par rapport à l’exercice précédent. Ces bons chiffres résultent notamment de la bonne tenue des marchés du sucre qui ont compensé à la fois les aléas climatiques, et une surface emblavée en légère baisse (- 2 %). Le prix du sucre raffiné sur le marché mondial se tient assez bien autour de 500 €/t, même s’il est encore loin de ses records d’octobre 2023 à plus de 700 €/t. «Nous restons sur des cours élevés sur le marché mondial depuis deux ans, ce qui est inhabituel», a expliqué Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union. «Le prix de la betterave a été multiplié par deux en trois ans. C’était nécessaire pour inciter plus d’agriculteurs à planter ou à revenir vers cette production», a-t-il ajouté. C’est notamment ce qui a permis à Cristal Union de rémunérer les agriculteurs à 51,42 € la tonne de betteraves en moyenne pour la campagne 2023 contre 43,40 € pour la campagne 2022.
Autonomie
«Nous récoltons aussi les fruits de choix d’investissements efficients et d’une stratégie commerciale agile», a indiqué Stan Bouchard, directeur général adjoint du groupe. Au prix d’une «gestion prudente», les administrateurs ont fait le choix de maîtriser les frais financiers, de renforcer les capitaux propres qui atteignent désormais 1,588 Md€ et surtout de se désendetter. La dette globale du groupe a chuté de 25 % entre l’exercice 2022-2023 et 2023-2024**, passant de 802 M€ à 602 M€. «Une diminution qui se poursuivra en 2024-2025», a assuré Oliver de Bohan.
Ces bons chiffres ont invité les responsables du groupe à vouloir se prémunir d’éventuels aléas financiers, climatiques. C’est pourquoi Cristal Union a créé une caisse de péréquation pour sécuriser le prix de la betterave. Il sera doté de «50 millions d’euros pour une durée de six ans», a précisé le président. Les «performances remarquables» de l’exercice ont aussi poussé le groupe à accélérer sur les volets décarbonation et gestion de l’eau. Cristal Union a annoncé avoir «réduit ses émissions de gaz à effet de serre de ses sites industriels de près de 24 % en seulement quatre ans, soit avec sept ans d'avance» sur ses objectifs. Les investissements consacrés à cette sobriété énergétique vont augmenter de 30 M€ par an pour atteindre
100 M€ annuels. L’objectif est d’atteindre «l'autonomie énergétique pour l'ensemble des sites en 2050», a précisé Xavier Astolfi. Sur la gestion de l’eau, la démarche se veut tout aussi importante puisque le groupe a fixé pour ses huit sucreries une autonomie en eau dès 2025. «Cinq d’entre elles sont déjà autosuffisantes sans prélèvement de la ressource dans le milieu naturel», a-t-il ajouté. Concrètement, l'eau contenue dans les betteraves (elles sont constituées à 75 % d'eau) est réutilisée en différentes étapes du processus de transformation, notamment lors du pressage des pulpes et de l'évaporation de l'eau du sirop de sucre. À terme, d’ici 2030, «tous les sites industriels seront autonomes en eau», ont assuré les dirigeants du groupe, soit une économie de 7 millions de m3 d’eau
par an.
* Earnings before interest and taxes depreciation amortization : résultat opérationnel avant impôts, provisions et amortissements ou EBE.
** L’exercice 2023-2024 a été clos le 31 janvier 2024.