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Une cagnotte pour aider un élevage normand déplumé

À La Bellière (76), près de Forges-les-Eaux, un site vitrine des races locales normandes touché par la grippe aviaire.

L’élevage de Samuel Thévenet a été touché par la grippe aviaire. Tout son cheptel a été euthanasié le 4 février.
L’élevage de Samuel Thévenet a été touché par la grippe aviaire. Tout son cheptel a été euthanasié le 4 février.
© D. R.

«Je n’ai plus rien, toutes mes volailles ont été abattues, 400 poules de Gournay et une centaine de palmipèdes dont mes canards de Duclair et mes oies normandes. C’est un travail de sélection de quatre années qui vient de disparaître. Même si je suis bien entouré et soutenu, psychologiquement c’est très dur. Le calme qui règne sur l’exploitation est vraiment morbide.» L’élevage de Samuel Thévenet a été touché par la grippe aviaire. Tout son cheptel a été euthanasié le 4 février dernier. «Une vingtaine de personnes sont venues sur l’exploitation, les vétérinaires, les services de l’État, la gendarmerie… tout le monde était habillé en cosmonaute, tout est allé très vite. Les volailles ont été abattues puis emmenées à l’équarrissage. Et après, le grand vide», explique l’éleveur qui est naisseur de canards de Duclair.

 

Plus aucun revenu

La ferme de La Grande Bouverie fait partie des trois sites vitrines de Seine-Maritime qui ont été retenus en 2019 pour rendre visibles les races patrimoniales au grand public. La même année, l’éleveur a été reconnu comme artisan de qualité par le Collège culinaire de France qui soutient les hommes et femmes qui mettent en valeur, promeuvent et pérennisent le patrimoine artisanal culinaire. Samuel Thévenet est également très investi dans la création d’une micro-filière viande qui s’est mise en place en 2020. La Région Normandie accompagne cette démarche dont le but est de remettre sur la table des consommateurs et des grands chefs les races avicoles normandes.

«Je dois désigner un expert qui évaluera l’indemnisation à verser. Une amie m’a conseillé de faire une cagnotte Leetchi. Je ne suis pas trop du genre à demander, mais cela pourrait m’aider dans un premier temps car, aujourd’hui, je n’ai plus aucun revenu», avoue Samuel Thévenet qui ne fait plus les marchés depuis la disparition de son cheptel. Il y vendait ses volailles prêtes à cuire ou transformées en rillettes.

Sensible aux difficultés rencontrées par le monde agricole, la Confrérie Saint-Fiacre s’est rendue sur la ferme brayonne. Touchés par l’épreuve de Samuel Thévenet, Vincent Lecointre, président de la confrérie, Jean-Pierre Duval, vice-président, et Vincent Delassalle, responsable de l’attribution des dons, l’ont assuré de leur soutien et ont décidé de l’accompagner financièrement avec un don de 1 000 €.

 

Faire vivre les races patrimoniales normandes

Maintenant, il est temps pour l’éleveur de penser à l’avenir. Il lui faudra plus d’une année pour reconstruire un cheptel reproducteur. «Pour le moment, je vide et je chaule les bâtiments.
42 jours après le chaulage, les services vétérinaires donneront un avis sanitaire. Si je reçois un avis positif, je vais pouvoir acheter des poussins pour redémarrer. Il y aura à nouveau des analyses trente jours après l’arrivée des premières volailles. Pour la poule de Gournay, je vais m’approvisionner chez le naisseur habituel, au Centre de sélection avicole de Béchanne à Bourg-en Bresse (Ain). Pour le canard de Duclair, cela va être plus compliqué de reconstituer le cheptel. J’espère pouvoir récupérer des œufs chez des éleveurs amateurs.
»

Cet événement malheureux a fait réfléchir l’éleveur sur sa façon de travailler : «La première question que je me suis posée était de savoir si je voulais continuer. Tout cela m’a obligé à remettre en question pas mal de choses. J’ai décidé de poursuivre mon métier et de continuer à faire vivre les races locales. Mais je pense qu’il va falloir que l’on s’adapte à ce virus et donc je suis en réflexion sur la mise en place d’une organisation plus résiliente car je n’ai pas de bâtiments suffisamment grands pour rentrer tout le monde durant l’hiver. Pour le moment, j’ai hâte de revoir des poussins sur mon exploitation.»

 

http://www.leetchi.com/c/au-secours-dun-aviculteur-pour-ses-volailles-n…

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