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Publi-rédactionnel
Une multiplicité de méthodes pour une récolte de semences sécurisée

L’écapsulage, l’arrachage-écapsulage, le stripper ou le fauchage-andainage : ces différents modes de récolte des semences de lin permettent de sécuriser cette étape clé. À chacun ses avantages et ses inconvénients.

L’enjeu de la récolte des semences de lin est fort. Tant en quantité qu’en qualité, l’approvisionnement pour les semis de la prochaine campagne en dépend. «Les liniculteurs multiplicateurs peuvent cependant se rassurer, car la complémentarité des modes de récolte permet de sécuriser le marché de la semence», confie Élise Leclerc, responsable du Pôle des sections à la Semae, l’interprofession des semences et plants. 

 

Traditionnel écapsulage 

Plus de la moitié des parcelles de semences de lin sont écapsulées. Cette méthode consiste en la récolte de la graine une dizaine de jours après l’arrachage du lin. «Il s’agit de la méthode la plus utilisée, qui permet une récolte de la fibre après celle des graines, et qui préserve le rendement et la qualité si elle est correctement réalisée», note Stéphane Vasselin, responsable du service agronomie chez Terre de lin. La coopérative, basée en Seine-Maritime, dispose d’un parc de vingt-cinq écapsuleuses utilisées pour la récolte de 6 500 à 7 000 ha de semences de lin en moyenne chaque année. 

Première précaution à prendre : arracher au bon moment. «Le lin récolté également pour sa graine est arraché un peu plus tard, car celle-ci a besoin de quelques jours de plus que la fibre pour avancer dans sa maturité. L’enjeu est de trouver le bon compromis pour optimiser les deux produits», ajoute-t-il. La maturité de la graine se termine au sol. Il s’agit ensuite d’écapsuler dans de bonnes conditions météo. «L’humidité est à éviter. Quand les pailles sont sèches, la graine s’extrait facilement.» Si les conditions ne sont pas idéales, les graines peuvent être placées au séchoir. Toutes les précautions sont enfin à prendre pour garantir la traçabilité des lots. «Les machines sont dédiées à chaque variété pour éviter les mélanges, et chaque lot de chaque parcelle est livré en caissons, chacun marqué d’un code-barres.»

 

L’innovant arrachage-écapsulage

Et si l’écapsulage se faisait en même temps que l’arrachage ? Ce procédé est possible depuis deux ans, grâce à la conception d’une arracheuse-écapsuleuse par la société Sopa (du groupe Brygo, à Warhem (59)). «Cette solution nous paraît très intéressante dans les terres plus difficiles, chargées en cailloux, dans lesquelles des lins d’hiver y sont souvent semés, par exemple», relate Stéphane Vasselin. Cette méthode est un gage de sécurité : «plus on récolte tôt les graines, plus on limite le risque, puisqu’elles sont moins exposées aux aléas climatiques.»

Reste que l’arrachage se fait encore plus tardivement que lors d’un écapsulage. Cette intervention tardive peut impacter la qualité des fibres. L’arrachage-écapsulage est donc peu utilisé dans les zones côtières, à forte hygrométrie. «Le compromis entre maturité de la graine et ma-turité de la fibre est alors difficile à trouver.»

 

L’économique stripper

À la Linière du Ressault, au Neubourg (27), voilà plus de vingt-cinq ans que la récolte des semences de lin se fait à l’aide d’une moissonneuse-batteuse, équipée d’un stripper, qui sert de cueilleur de capsules. Le convoyeur de la machine amène ensuite les capsules au batteur, qui les éclate en libérant les graines. «Le principal avantage est le coût du matériel très réduit», assure Laurent Vallée, le directeur. 300 ha de lin sont ainsi battus chaque année, avec la particularité d’une seule récolte des graines, sans récolte de la fibre. «L’arrachage du lin est tout de même envisageable après la récolte des graines. Certains y ont recours», précise-t-il.

La récolte se fait à totale maturité de la graine. «Il faut compter huit ou dix jours après la récolte de blé.» La condition est d’avoir un lin bien droit. «Il ne faut absolument pas de verse.» Les techniques culturales permettent de limiter la pousse du lin à 50 cm. «Les gains en termes de qualité et de rendement sont indéniables, puisque la graine n’est jamais en contact avec le sol.»

 

Un fauchage-andainage inédit

Le fauchage-andainage est une quatrième méthode qui offre au liniculteur-multiplicateur l’assurance d’une récolte. «Nous avons planché sur le sujet pour limiter le risque de germination sur andain. Nous procédons au fauchage-andainage depuis deux ans, pour environ 500 ha. Lors d’une année humide comme nous venons de vivre, elle est plus que bienvenue», explique Reynald Tavernier, sélectionneur de lin chez Linéa semences, à Grandvilliers (60). Elle est aussi une alternative aux produits phytosanitaires, puisque le défanant est désormais proscrit. 

La méthode, réservée aux parcelles dédiées à la production de semences, se déroule en deux étapes. Le lin est d’abord fauché – «pas si simple en présence d’une plante fibreuse» – puis, une à deux semaines plus tard, le temps que les graines parviennent toutes à maturité, l’andain repasse dans une batteuse. «Les éteules tiennent l’andain, donc la capsule ne touche pas le sol. Les risques de développement de maladies sont ainsi limités.»

Enfin, une récolte au teillage peut être envisagée. «Nous ne la privilégions pas, puisqu’elle intervient après les phases de rouissage du lin, avec risque de pertes de graine et d’altération de leur qualité», s’accordent à dire les professionnels. Il n’empêche qu’elle est une solution de secours qui apporte une sécurité supplémentaire d’approvisionnement de semences. 

 

La qualité assurée jusqu’au bout de la chaîne

Avec la technologie ThermoSem, Terre de lin désinfecte ses semences à la vapeur d’eau. Un procédé qui répond à des enjeux de qualité et de respect de l’environnement. 


L’enjeu de la qualité de la semence de lin se joue de la récolte jusqu’à l’ensachage. Une fois récoltée, la graine bénéficie d’attentions particulières : triage, éventuel séchage, désinfection… Pour cette dernière étape, le site de Saint-Pierre-le-Viger (76) de la coopérative Terre de lin est équipé depuis 2019 de la technologie ThermoSem, développée par la société ThermoSeed. Une première en France. «Il s’agit d’un procédé de désinfection des semences par la vapeur d’eau. Celles-ci passent dans un premier tunnel en lit fluidifié, rempli de vapeur. Les paramètres sont adaptés après analyse de chaque lot de semences. Un refroidissement et séchage rapide sont réalisés dans un second tunnel», détaille Cyril Delacroix, responsable semences à la coopérative Terre de lin.

Le procédé a fait ses preuves. Les traces de pathogènes comme la fusariose, le botrytis, l’alternaria, le phoma ou l’anthracnose sont écartées. Avec cette technique respectueuse de l’environnement, la coopérative obtient même «des résultats supérieurs  aux traitements chimiques, car la vigueur de la plante n’est pas impactée.» La coopérative a ainsi traité la totalité de sa production de semences cette année, soit 50 000 qx, qui représentent environ 40 % des surfaces françaises. 
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