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Une période compliquée pour le porc dans les Hauts-de-France

L'Union régionale des groupements de producteurs de porcs et Interporc Nord-Picardie ont tenu leur assemblée générale, le 23 novembre. L'occasion de faire le bilan d'une période assez compliquée pour la filière. 

Fabien Leroux, président d'Interporc Nord-Picardie, Gwendoline Desailly et Fabien Thirel, directrice et président de l'URGPP, lors de l'assemblée générale.
Fabien Leroux, président d'Interporc Nord-Picardie, Gwendoline Desailly et Fabien Thirel, directrice et président de l'URGPP, lors de l'assemblée générale.
© H. G.

Comme pour beaucoup, l'année a été compliquée pour les producteurs de porcs, a rappelé Fabien Leroux, président d'Interporc Nord-Picardie, lors de l'assemblée générale de l'URGPP-Interporc (Union régionale des groupements de producteurs de porcs) Nord-Picardie, le 23 novembre, à la Cité de l'agriculture à Saint-Laurent-Blangy (62). Ils font face à une «crise historique» : «Nous avons connu de gros chamboulements, avance-t-il. Avec la guerre en Ukraine, les coûts alimentaires et énergétiques ont flambé. Tout le monde est touché, éleveurs et consommateurs. Il y a un impact sur le prix de vente. Chez nous, le coût de production a pris entre 40 et 50 centimes par kilo.» 

Cette conjoncture pourrait-elle peser sur la filiale ? En 2021, la production avait augmenté de 4 %, ce qui représente 1,16 million de porcs charcutiers produits en région. Les Hauts-de-France étaient ainsi la cinquième région productrice de porcs, avec 5 % du cheptel porcin national. Pour 2022, le cours du porc n'avait pas été si haut depuis de nombreuses années, cependant les charges ont, elles aussi, considérablement augmenté... Si les chiffres ne sont pas encore connus, les professionnels du secteur peuvent déjà donner une tendance : «Une baisse des volumes d'abattage semble se dessiner. On serait à moins 5 % de production», indique Gwendoline Desailly, directrice de l'URGPP, tout en restant prudente. 

 

Vigilance autour de la fièvre porcine africaine 

À la situation économique difficile s'ajoute un contexte sanitaire délicat avec la fièvre porcine africaine. «La prévention reste de mise, insiste la directrice de l'URGPP. Entre le 1er janvier et le 7 octobre, en Europe, 5 000 cas ont été détectés dans la faune sauvage et 500 dans des élevages. Jusqu'à présent, la France a été épargnée. Heureusement, car un cas de fièvre porcine suffirait à engager l'économie de toute la filière. Cela pourrait engendrer une chute drastique du prix du porc et les pays importateurs pourraient décider de mettre en place des embargos. Tout le monde doit être vigilant sur le sujet.»

Pour se protéger au mieux de la fièvre porcine africaine mais également des autres maladies, l'URGPP a mis l'accent cette année sur le développement des audits de biosécurité. «C'est une démarche volontaire du producteur afin d'évaluer les mesures sanitaires à mettre en place pour limiter l'introduction et la propagation de maladies», détaille Gwendoline Desailly. L'URGPP peut réaliser cet audit dans les élevages adhérents aux groupements de producteurs de porcs régionaux (Groupement de producteurs de porcs des monts de Flandre, Cobevial ou Suidéal). Le compte rendu sert ensuite de base pour élaborer un plan de biosécurité adapté à l'élevage. Le bien-être animal était également au cœur des préoccupations des structures. La loi impose à chaque élevage de désigner un référent dans le domaine. Ce dernier pourra être formé par l'organisme. Cette formation obligatoire se déroule en deux étapes. La première dure deux heures et se fait à distance. Elle est déjà accessible aux éleveurs. La seconde, de sept heures, comporte des modules sur l'approche globale du bien-être animal, l'observation des animaux et l'aménagement des bâtiments. «Ces formations labellisées sont prises en charge tout ou partie par Vivéa ou Ocapiat les éleveurs peuvent nous contacter pour obtenir des informations», insiste Gwendoline Desailly. 

 

Un nouvel abattoir en région pour 2023 

Un autre point qui inquiète, même s'il n'est pas spécifique à la filière porcine, c'est l'âge moyen des éleveurs : «Un éleveur sur deux a plus de 50 ans, précise la directrice de l'URGPP, c'est pourquoi nous menons des actions en faveur de l'installation des jeunes et de la transmission des élevages à céder.» Cependant, encore une fois, la conjoncture n'aide pas… Mais une bonne nouvelle semble se profiler en matière d'abattage des porcs. Un nouvel abattoir va voir le jour à Gauchy (02), au cours du premier trimestre 2023. En 2021, 49 % des porcs de la région étaient abattus dans les Hauts-de-France, 20 % partaient dans d'autres régions et le reste était destiné à l'export, notamment à la Belgique. «Avec ce nouvel outil, on pourra abattre un peu plus de porcs de la région chez nous», se réjouit Gwendoline Desailly. 

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