Une première belle moisson de pneus
La collecte des pneus usagés sur les exploitations agricoles organisée par la FDSEA et ses partenaires a débuté mercredi 2 décembre avec les premiers enlèvements sur le site de la coopérative Calipso à Crécy-en-Ponthieu.
Dès mercredi matin, le silo de la coopérative Calipso de Crécy-en-Ponthieu retrouvait une activité comparable à celle qu’il a connu il y a quelques mois avec la moisson. Au pont-bascule, pour la pesée, une file de tracteurs ; un peu plus loin, dans la cour, un chargeur télescopique et des camions-remorques en cours de chargement. La différence d’avec l’activité du silo d’ordinaire, c’est qu’il ne s’agissait pas de chargements de céréales, mais de pneus usagés ramenés par des agriculteurs des environs.
La FDSEA y lançait en effet sa première collecte de pneus dans le cadre de la démarche Ensivalor ; laquelle consiste à récupérer auprès des exploitations d’élevage du département des pneus réformés servant jusqu’alors à la couverture de silos.
A l’issue de cette première journée, ce ne sont pas moins de 60 tonnes de pneus qui devaient être évacuées vers un centre de revalorisation de l’entreprise Ramery, à Harnes (62). D’autres opérations du même type doivent se poursuivre « dans les dix prochaines semaines », expliquait alors Samuel Decerf, animateur de la FDSEA de la Somme et coordinateur de l’opération. « Dans l’idéal, nous aimerions que l’opération soit terminée avant le semis de mars ».
L’objectif de l’opération est de collecter jusqu’à 3 000 tonnes de pneus, auprès de 430 exploitations aux quatre coins du département.
Un coût ultime de 30 à 60 euros par tonne de pneus
Lorsqu’elle se réalise en dehors de la démarche Ensivalor, le coût d’évacuation d’une tonne de pneus est estimé à 250 euros. Grâce à l’opération coordonnée par la FDSEA, et soutenue par de nombreux partenaires – les coopératives Noriap, Calipso, Sodiaal, Lact’Union, Coopérative laitière de la Bresle, Cobevial, Sana Terra, l’Ademe, la Chambre départementale d’agriculture et les communautés de communes de la Somme -, le reste à charge pour l’agriculteur est compris « entre 30 et 60 euros par tonne », décrit Samuel Decerf. Lequel précise que l’opération était ouverte « à tous les agriculteurs, qu’ils soient adhérents de la FDSEA ou non ».
Achat groupé de solutions alternatives
« Même si l’on reconnait que les pneus ont eu une utilité pendant un certain nombre d’années, les utiliser comme moyen de couverture de nos silos n’est plus aujourd’hui pertinent, expliquait mercredi dernier Marie-Françoise Lepers, agricultrice à Argoules et secrétaire générale de la FDSEA 80. Clairement, c’est moche, cela ne donne pas une bonne image de notre métier et il y a un risque à la fois environnemental et sanitaire à les utiliser. Un pneu qui se dégrade peut engendrer la présence de corps étrangers dans l’ensilage et ensuite causer des problèmes aux animaux… »
Pour pallier la disparition progressive des pneus dans les exploitations d’élevage, il fallait toutefois trouver des solutions autres ; une question à laquelle la FDSEA 80 a répondu en proposant une opération « achat groupé » de solutions alternatives qui a déjà séduit un certain nombre d’agriculteurs.