Véloroute : un long chemin pour trouver un accord
Profession agricole et Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard ont trouvé un accord pour compenser auprès des agriculteurs et propriétaires ruraux l’emprise nécessaire à la poursuite des travaux de la Véloroute Baie de Somme.
du Comité départemental de cyclotourisme de la Somme, de Somme Tourisme et des collectivités locales se sont retrouvés le 19 octobre pour marquer une nouvelle étape dans la réalisation de la Véloroute en Baie de Somme.
Plus grand chose ne s’oppose désormais à la poursuite des travaux d’aménagement des 31 kilomètres de pistes cyclables manquants - une partie du parcours a déjà été réalisée - pour relier Fort-Mahon-Plage à Mers-les-Bains. En ce début de semaine, les représentants du Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, de la FDSEA 80, de la Chambre départementale d’agriculture et du Syndicat départemental de la propriété privée rurale (SDPPR) ont échangé leurs consentements autour d’un protocole destiné «à remédier aux conséquences foncières de la réalisation du Plan Vélo Baie de Somme subies par les propriétaires et les exploitants agricoles» et de la future Véloroute en Baie de Somme, d’après la description du document. Ce protocole, qui compte une vingtaine de pages, définit les conditions d’indemnisation des agriculteurs et propriétaires pour l’acquisition de terrains, les aménagements fonciers à réaliser, le rétablissement des exploitants agricoles évincés, ou encore, l’animation et la communication autour de ce projet. Aux signataires du protocole s’ajoutent les Jeunes agriculteurs de la Somme, le Comité départemental de cyclotourisme de la Somme et Somme Tourisme pour la signature d’une «Charte de circulation partagée sur le réseau cyclable de la Baie de Somme». Ce document a notamment pour objectifs de faciliter les relations entre les usagers de la future Véloroute Baie de Somme et les agriculteurs. Parmi les engagements figurent également la prise en compte des enjeux liés à la circulation des engins agricoles ou encore organiser la communication et l’information autour des activités agricoles.
Un accord âprement négocié
Président du Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard et maire de Saint-Valery-sur-Somme, Stéphane Haussoulier expliquait lundi dernier «être en train de réaliser un rêve», en évoquant la possibilité de conclure la réalisation de 31 kilomètres supplémentaires de pistes cyclables le long du littoral samarien. S’il reconnaît que les discussions ont été âpres avec la profession agricole - une déclaration d’utilité publique a été prise en avril 2019 -, notamment en ce qui concerne les montants d’indemnisation, «les choses vont pouvoir s’accélérer pour l’acquisition des terrains». Mais pour l’élu local, c’est sans aucun doute la place occupée par l’activité agricole sur le parcours de la Véloroute qui a rendu cet accord «indispensable» et «incontournable». Du côté de la Chambre d’agriculture comme de la FDSEA, l’accent avait été mis sur le fait que «l’accessibilité et l’exploitation des parcelles agricoles voisines de la Véloroute constituent un enjeu vital pour l’économie locale». Pour la présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme, Françoise Crété, «un travail va désormais être engagé pour que les propriétaires et agriculteurs acceptent les conditions», suivant un protocole qu’elle estime «équilibré». Avant de rappeler «l’intérêt d’avoir des territoires vivants plutôt que des friches», Françoise Crété a souhaité rendre hommage aux responsables professionnels locaux qui se sont engagés dans le dossier, ainsi qu’aux services de la chambre d’agriculture et de la FDSEA pour le travail accompli en amont.
Des retombées économiques attendues
Une fois que la Véloroute Baie de Somme sera achevée, elle s’intégrera à un réseau plus vaste de quelque 4 000 kilomètres de pistes cyclables qui relie la commune bretonne de Roscoff à Kiev, la capitale de l’Ukraine. Pour le Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, ce projet est surtout l’occasion d’améliorer la desserte des stations balnéaires et des sites touristiques en développant la pratique du vélo, contre celle de l’automobile. Le monde agricole aurait, quant à lui, tout à y gagner, notamment pour la valorisation de ses productions quand celles-ci sont vendues en direct. Selon Stéphane Haussoulier, «derrière la pratique du vélo, il y a des retombées économiques. Un vélo qui circule sur un territoire, c’est 50 € de retombées par jour. Il y a des choses à imaginer entre le monde agricole, les collectivités pour la promotion des produits agricoles».