Phytosanitaires
Vers un conseil stratégique «facultatif» et élargi
Auditionnée à l’Assemblée sur Ecophyto 2030, la ministre déléguée à l’Agriculture a précisé ses attentes en vue de la future loi sur la séparation de la vente et du conseil des pesticides, précisant au passage que le Nodu agricole continuera d’exister, mais en dehors du plan.
Auditionnée à l’Assemblée sur Ecophyto 2030, la ministre déléguée à l’Agriculture a précisé ses attentes en vue de la future loi sur la séparation de la vente et du conseil des pesticides, précisant au passage que le Nodu agricole continuera d’exister, mais en dehors du plan.
À l’occasion d’une audition à l’Assemblée nationale le 29 mai dédiée à Ecophyto 2030, la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué que le «nouveau conseil stratégique» devra être «facultatif» et basé «sur une approche plus globale de la transition agroécologique», élargie à d’autres intrants («fertilisation», «usage de l’eau») ou encore à la «décarbonation» et à «l’adaptation au changement climatique». À la suite des manifestations hivernales, le Premier ministre avait annoncé, le 1er février, l’abandon du conseil stratégique sur les phytos (CSP) «sous sa forme actuelle». Mi-avril, une mission de deux mois avait été confiée au CGAAER (ministère de l’Agriculture) par Agnès Pannier-Runacher pour réformer le CSP et la séparation entre la vente et le conseil pour les produits phytosanitaires, en vue d’un texte de loi.
La ministre déléguée a d’ailleurs indiqué que le véhicule législatif serait «intuitivement un projet de loi», à moins d’une initiative parlementaire. En avril, son cabinet avait indiqué qu’il ne s’agirait pas de revenir sur la séparation de la vente et du conseil, au grand dam de la coopération agricole, mais «de clarifier ou adapter» certains points. Lors de sa visite au dernier Salon de l’agriculture, fin février, le président de la République avait déclaré que «ce n’est pas celui qui vend les produits phytosanitaires qui peut faire le conseil».
Le Nodu agricole continuera d’être publié
L’audition de la ministre a aussi permis d’éclairer l’avenir du Nodu. «On continuera à publier le Nodu agricole, mais pas dans le cadre du suivi des résultats Ecophyto, car ce n’est plus l’indicateur de référence», a précisé le cabinet d’Agnès Pannier-Runa- cher, interrogé par Agra Presse le 29 mai. Le support de publication n’a pas été précisé. Face aux députés, la ministre a déclaré : «On continuera à calculer le Nodu pour avoir une cohérence intertemporelle.» Après avoir indiqué le changement d’indicateur de référence au profit du HRI 1, le gouvernement avait précisé, début mai, qu’il publierait «régulièrement» une «série d’indicateurs complémentaires de suivi» sur les risques et usages de produits phytopharmaceutiques ; «chaque ministère, dans son domaine de compétence, alimentera le suivi de ces indicateurs de pilotage de la Stratégie», expliquait le dossier de presse. Interrogée sur ces indicateurs, l’équipe d’Agnès Pannier-Runacher avait alors précisé que le Nodu CMR 1, le Nodu CMR 2, le Nodu glyphosate et la QSA continueraient d’être fournis pour «ne pas casser la série statistique». La question du Nodu agricole (tous produits) n’avait pas été éclaircie.