Vols et vandalisme dans les exploitations : gendarmerie et profession s'organisent
Forte du succès de deux enquêtes menées au cours de l’été, la gendarmerie poursuit sur la voie du rapprochement avec la profession pour éviter les vols de matériels agricoles et les actes de vandalisme aussi bien dans les corps de ferme
qu’en plaine. Trois conseillers de la Fdsea concernés à divers titres par ce dossier ont rencontré mardi 18 novembre, l’adjudant-chef Claude Guyart à son bureau de la rue des Jacobins à Amiens pour faire le point.
«La prévention est née de la volonté de Xavier Beulin, président de la Fnsea, qui a voulu qu’un partenariat s’instaure entre la profession et la gendarmerie pour lutter contre ce fléau», a d’emblée rappelé Claude Guyart. Caractérisée par le fait que 95 % de son territoire se situe en zone rurale et donc sous la surveillance de la gendarmerie, la Somme a été très réactive en organisant, dès les mois de mai et juin, conjointement avec les présidents de cantons Fdsea, une série de réunions d’informations dont l'AAP s’est fait l’écho. D’autres réunions s’organisent dans les semaines à venir et des interventions de l’adjudant-chef Guyart en personne pourront être programmées lors des assemblées générales cantonales de cet hiver (cf premières dates ci-dessous).
Origine locale des vols
Que ce soit dans le secteur de Ham, à l’est du département ou de Oisemont dans le Vimeu, les auteurs des vols de matériels, tracteurs, plateaux, engins de chantier, fuel domestique ou agricole, petit matériel portatif et autres, sont d’origine locale. C’est pourquoi, tout ce qui a été volé a été retrouvé dans un périmètre assez réduit.
«A Oisemont, les voleurs ont été appréhendés grâce à la prise de conscience des participants aux réunions d’informations», se félicite l’adjudant-chef. Une fois tout le matériel volé récupéré par la gendarmerie, il est identifié et pourra être restitué. Toutefois, deux conditions sont nécessaires à savoir que la victime doit être en mesure de donner les éléments de preuve qu’elle est bien le propriétaire et une plainte doit avoir été déposée auprès de la gendarmerie. Il arrive que les gendarmes apprennent l’identité d’une victime par personne interposée alors que celle-ci ne s’est pas fait connaître.
Dans ce cas, ils lui rendent visite, l’invitent à venir reconnaître son matériel et à déposer plainte le cas échéant. Ce matériel lui sera restitué contre la signature d’un procès-verbal de restitution émis par le procureur de la république. Dans le cas où un objet volé n’a pas retrouvé son propriétaire, il arrive que le voleur puisse le conserver ! Mais quand celui-ci est clairement connu, il ne disposera pas de ce matériel volé qui sera ‘saisi’ par la gendarmerie et éventuellement mis en vente ultérieurement.
«Dans tous les cas, il faut porter plainte car c’est une manière de se protéger», insiste l’adjudant-chef. La plainte est le signalement d’un fait constaté à un moment donnédans un lieu donné. Celui ou celle qui porte plainte ne peut pas savoir qu’un fait similaire a été signalé près de chez lui par une autre victime ou par un simple observateur. En revanche, la gendarmerie en recoupant les faits, pourra décider d’envoyer une patrouille sur place voire déclencher une opération de plus grande envergure.
Se réapprivoiser
«Nous avons bien conscience d’avoir rompu le contact avec les habitants des zones rurales et les agriculteurs en particulier», reconnaît volontiers l’adjudant-chef Guyart. Celui-ci s’est donc engagé auprès de la direction de la Fdsea pour fournir aux présidents de canton, le nom du gendarme référent de son canton. Il a déjà entre les mains, les coordonnées de tous les responsables cantonaux et la grande majorité d’entre eux doit déjà avoir reçu la visite du gendarme référent.
L’activité de verbalisation des gendarmes ne représente qu’une faible part de leur temps. Le social avec toutes les affaires liées à la violence intra familiale ou intra conjugale souvent sur fond d’alcoolisation les accapare beaucoup plus depuis plusieurs années. Cela étant, il faudra encore du temps pour décoller cette image répressive qui leur colle à la peau mais, indéniablement, la reconquête d’un contact vrai est gage d’un avenir plus serein de part et d’autre.
Éviter les vols et les actes de vandalisme en prenant des précautions de bon sens ou en changeant ses habitudes parfois ancestrales portera plus de fruits que de passer du temps à de longues enquêtes pour trouver les preuves et arrêter les coupables. «La gendarmerie n’est pas responsable des poursuites pénales», a rappelé l’adjudant-chef Guyart.
Porter plainte
En cas de vol, il est indispensable de porter plainte faute de quoi vous ne pourrez pas récupérer le bien qui vous a été volé.
Prochaines réunions d’information
- Salle des fêtes à Domart en Ponthieu pour les cantons de Domart et Bernaville : mardi 25 novembre à 16 h
- Salle des fêtes de Villers-Bocage pour les cantons de Villers-Bocage et Picquigny : jeudi 11 décembre à 14 h 30