Vols : que faire pour dissuader la venue des voleurs ?
Face aux vols croissants dans l’est du département, et
notamment dans les stations d’irrigation, les représentants
cantonaux d’Ham et de Nesle conviaient la semaine dernière adhérents et gendarmerie afin de faire le point sur les mesures de précautions qui pourraient être mises en œuvre.
Les quelques millimètres d’eau tombés durant ce dernier mois, dans l’est du département, n’auront pas suffi à satisfaire les besoins des différentes cultures, notamment celle de la pomme de terre. Les enrouleurs, canons ou rampes d’irrigation ont ainsi fait irruption dans les plaines. L’irrigation bat alors son plein dans ce secteur depuis plusieurs semaines maintenant.
En parallèle, il en est de même pour les vols de carburant et de batteries sur ces chantiers. A cela s’ajoute les vols de produits phytosanitaires et d’équipements intérieurs de tracteurs sur les corps de ferme. Voilà ce qui a amené les responsables syndicaux des cantons d’Ham et de Nesle, avec l’appui de la FDSEA de la Somme, a organisé, jeudi 1er juin dernier, une rencontre au sein d’une exploitation agricole, à Mesnil-Saint-Nicaise, entre la gendarmerie et les agriculteurs dans le cadre de la politique de prévention menée par la gendarmerie.
Un secteur favorable
«Notre département est criblé d’autoroutes, et n’oublions pas qu’à l’est du département, avec l’autoroute juste à côté, les voleurs sont rapidement en dehors de nos frontières, explique le major Claude Guyart. Et puis, la délinquance évolue.» Les commerces et les stations d’essence sont de moins en moins touchés par des vols. En effet, la majorité d’entre eux sont aujourd’hui équipés de caméras qui suffisent à dissuader les voleurs.
Ces derniers vont alors privilégier les lieux où ils ne seront pas vus, où ils ne seront ni filmés, ni photographiés. Et les exploitations agricoles répondent parfaitement aujourd’hui à leurs recherches et leur offrent alors un véritable terrain de jeu. «Alors que faire ? Quelles recommandations pour éviter ces vols ?», questionnent les chefs d’exploitation.
Appel à la vigilance et au signalement
«La plaine est votre outil de travail, argumente le major. Vous y êtes tous les jours. Vous voyez des choses, comme la présence de véhicules ou d’individus suspects, et vous devez nous en faire part.» Et de poursuivre : «Vous devez nous le signaler en appelant directement le 17. Sachez que vous ne nous dérangez jamais. Et même, si vous avez le sentiment d’être mal reçu, n’hésitez pas à le communiquer à votre président cantonal ou à la FDSEA de la Somme.» La gendarmerie s’engage, par la suite, à signaler cet élément à sa patrouille la plus proche, qui sera susceptible de passer sur les lieux dans l’heure qui suit.
Mesures de protection
En matière de préconisations, il y a les moyens matériels. Sur les stations d’irrigation, le moyen le plus efficace reste les caméras de chasse. Elles permettent de photographier les individus, et donc de constituer des preuves pour le dossier. Puis, il y a la mise en place d’alarmes qui sonnent lors de l’intrusion d’individus. Ou encore l’installation de panneaux de dissuasion indiquant la présence d’une clôture électrifiée, d’un site sous surveillance, etc. Autant de messages qui dissuaderont les voleurs de venir.
La gendarmerie recommande également d’installer un dispositif d’éclairage à détection, à proximité des cuves à carburant, par exemple. Certains optent pour la fortification de leur station d’irrigation, «mais ce n’est pas forcément la meilleure des solutions», indique le gendarme. En effet, les voleurs s’adapteront à celle-ci.
Concernant les vols de matériel, sur les exploitations agricoles, en termes de préconisations, la gendarmerie incite les agriculteurs à investir dans des traceurs de gros matériels, à activer systématiquement les dispositifs «coupe-circuit» des véhicules agricoles et, surtout, à veiller de ne jamais laisser de clés sur le contact des véhicules.
La présence d’un chien ou plusieurs chiens sur l’exploitation agricole peut également dissuader certains types de rôdeurs à condition, bien sûr, de ne pas appeler par le prénom votre chien à ce moment-là devant eux, quand ils viennent pour repérer les lieux. Laisser aboyer votre chien sur ces individus.
De plus, la gendarmerie conseille de marquer l’outillage présent sur l’exploitation d’une marque quelconque afin de faciliter son identification en cas de découverte (gravage, etc).
Bref, de multiples précautions peuvent être prises par l’exploitant, mais «difficile d’arrêter un voleur quand il a envie de voler. Nous pouvons seulement les ralentir dans leur tâche», affirme Claude Guyart avant de clôturer cette rencontre.