Xavier Bertrand prépare son «Plan Elevage»
Le futur président du Conseil régional (il sera, sauf surprise, élu le 4 janvier prochain) veut apporter du concret aux éleveurs.
Quand Bertrand rencontre Bertrand… Au lendemain de la victoire des listes qu’il conduisait sur la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand sollicitait la FRSEA Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour se rendre sur une exploitation laitière, et passer du constat aux actes. Comment la Région peut-elle aider les filières d’élevage, dans l’urgence pour traverser la crise et sur un plus long terme ?
Dès lors, les deux questions posées simplement sont les suivantes : «Entre la chute des prix du lait, les annuités et les fermages, comment peut-on tenir dans les prochains mois ?» et «Quel avenir à moyen et long terme pour notre élevage ?» En quoi cette filière intéresse-t-elle la Région et en retour qu’est-elle prête à faire ? Des questions simples, qui auraient pu être celles de tout éleveur !
La visite a donc eu lieu chez un éleveur de la Somme, Bertrand Derly, à Aubvillers. Installé en 2001, rejoint par son épouse Nathalie en 2007, Bertrand Derly n’a eu de cesse de développer son élevage laitier. En effet, après un premier poste à ELC3 (devenu ACE), cet ingénieur de formation a enchaîné plusieurs phases de développement, faisant passer son cheptel de quinze vaches initialement à quarante-cinq en 2007 et soixante aujourd’hui, pour une production de 610 000 litres, soit un taux de spécialisation de 75 %, sur l’exploitation de 81 hectares.
Passionné de génétique, Bertrand Derly est le dernier agriculteur éleveur de la commune, mais cela ne l’empêche pas de promouvoir son savoir-faire et son métier, notamment au sein de l’association Prim’Holstein 80 qu’il préside ou lors de nombreux concours auxquels il participe (il a, par exemple, présenté la seule Prim’Holstein picarde lors du dernier Salon de l’agriculture).
Malgré la passion et les investissements qui ont mobilisé plus de 430 000 €, et sont allés de pair au fil des années, la conjoncture actuelle et l’évolution des aides Pac (- 39 % en six ans) impactent la dynamique de l’élevage. En effet, l’étape suivante qui était le robot de traite a été abandonnée pour l’heure, et les autres investissements liés à l’élevage également différés.