10 000 agriculteurs mobilisés ce 8 octobre
«C'est une grande réussite», a affirmé le secrétaire général de la FNSEA Jérôme Despey, au siège du syndicat, à l'issue de la journée de mobilisation nationale du 8 octobre, commune avec les Jeunes agriculteurs, sur le thème «France, veux-tu encore de tes paysans ?» Les deux syndicats revendiquaient à 16h «l'ensemble des départements français mobilisés», «100 blocages ou opérations escargot», 6 000 tracteurs et 10 000 agriculteurs.
Dans le département de la Somme, où l'appel à la mobilisation s'est traduit par la mise en place de quatre barrages filtrants à Abbeville, Boves, Argœuves et Roye, on estimait la participation à 300 manifestants et 180 tracteurs. Un échange sur le rond-point de Boves, à l'entrée de l'autoroute A29, entre la profession et la préfète Muriel Nguyen a précédé la levée des barrages, en fin de journée.
La représentante de l'Etat s'est engagée à «faire remonter au gouvernement les inquiétudes» des agriculteurs mobilisés, et a affirmé le soutien de l'Etat au monde agricole face à l'agribashing : «J'ai demandé aux forces de l'ordre d'être vigilantes sur les intrusions dans les propriétés, les intimidations ou menaces dont pourraient être victimes les agriculteurs. Chacun de ces actes doit être remonté aux autorités dans les plus brefs délais», a défendu Mme Nguyen.
D'autres actions à venir
Hier, une réunion était prévue en fin de journée avec le ministre de l'Agriculture pour lui «porter un premier avertissement», a expliqué pour sa part la FNSEA.
La semaine prochaine, une action syndicale d'étiquetage de l'origine des produits est prévue en grande distribution et restauration collective. Enfin une «nouvelle mobilisation» est prévue le 22 octobre dont le mode opératoire n'a pas été dévoilé. Mais Jérôme Despay promet «une montée en puissance».
Les syndicats ont listé leurs principales revendications : pas de ratification du Ceta, un meilleur budget pour le ministère et les chambres d'agriculture dans le cadre du projet de loi de finances 2020 ; des arbitrages favorables concernant les zones de non traitement, l'adoption de leurs propositions sur le délit d'entrave dans le cadre de la proposition de loi portée par le sénateur Jean-Noël Cardoux, actuellement en première lecture au Parlement ; une déclaration de soutien du président de la République ; et des mesures pour les pensions des agriculteurs déjà à la retraite.