300 000 € pour booster l’innovation d’Extractis
Extractis, le centre technique agro-industriel de Dury, a reçu 300 000 € d’aides dans le cadre de France relance. Un coup de pouce pour poursuivre ses travaux sur la biomasse végétale au services des entreprises en quête d’innovation.
Extractis, le centre technique agro-industriel de Dury, a reçu 300 000 € d’aides dans le cadre de France relance. Un coup de pouce pour poursuivre ses travaux sur la biomasse végétale au services des entreprises en quête d’innovation.
Et si les algues qui polluent les plages bretonnes servaient à produire des thermoplastiques, et devenaient alors une ressource verte ? Ce procédé fait partie de ceux que peut élaborer chaque année Extractis, centre technique agro-industriel basé à Dury, spécialisé dans l’extraction, le fractionnement et la chimie de la biomasse végétale pour le développement de nouveaux projets innovants. Ses travaux sont d’une aide précieuse pour l’innovation des entreprises pour qui il travaille, mais ils nécessitent de la trésorerie : «l’investissement est indispensable pour pouvoir proposer le coup d’avance. Il représente entre 400 et 500 000 € chaque année», présente Philippe De Braeckelaer, directeur d’Extractis.
Comme les autres entreprises, le centre technique agro-industriel, sous forme associative, connait des difficultés liées à la crise. Il a donc répondu à l’appel à projet «industries dans les territoires» du plan France relance qu’a présenté le Premier ministre le 3 septembre 2020 : 100 milliards d’euros pour accélérer la transition écologique, la compétitivité économique et favoriser la cohésion sociale. «Nous avons besoin de réduire la facture énergétique du site, qui représente 9 % de notre budget annuel. Nous voulons notamment changer notre chaudière pour réduire notre consommation de gaz de 20 %. Nous souhaitons aussi investir dans des équipements pour une nouvelle technique de lyophilisation, dans un broyeur à billes qui permet de casser les micro-algues, et continuer à développer la capacité du micro-pilote», détaille le directeur. Des investissements à hauteur de 625 000 €, dont 300 000 € ont été accordés dans le cadre de France relance. Quatre emplois seront créés en deux ans, pour compléter les trente-deux permanents.
«Trente-quatre entreprises ont candidaté, précise Myriam Garcia, sous-préfète et secrétaire générale de la préfecture de la Somme. On espère que d’autres seront reçues. Il y a énormément de candidats, et pour pouvoir être réactifs, les services de l’État instruisent dix dossiers par région par semaine.» «Nous avons été très agréablement surpris par la rapidité du traitement de notre dossier et de l’attribution de l’aide. Elle nous permet d’aller de l’avant dès aujourd’hui», se réjouit Christophe Buisset, agriculteur à Aveluy et président d’Extractis.
De l’idée au produit final
Aller de l’avant, cela signifie pour Extractis d’aider quatre-vingt entreprises par an, de la multinationale à la start-up, à réaliser leur projet. Extractis est en fait un prestataire de services qui aide à concevoir et à mettre sur le marché de nouveaux produits biosourcés. «Nos équipements, qui représentent 12 millions d’euros, nous permettent de travailler la matière de quelques grammes à plusieurs tonnes, explique Philippe De Braeckelaer. Nous pouvons aller de l’idée jusqu’au produit final, grâce au laboratoire, au micro-pilote, au pilote, et à la construction.» Les domaines sont variés : cosmétique, nutrition, santé, additifs techniques… «Nous sommes souvent le relai industriel, qui permet à une entreprise d’avancer tout en s’organisant.» L’innovation n’a donc pas fini de germer dans la Somme.
Incroyables projets
Parmi les travaux menés, Extractis a notamment travaillé pour Saint Louis Sucre dans la production de microfibres de cellulose de pulpes de betteraves hautement raffinées. Ce produit s’avère intéressant dans l’agroalimentaire, en remplacement du Xanthane, ou dans l’industrie non alimentaire allant du système de récupération du pétrole au renfoncement de pneumatiques. Extractis est intervenu dans les développements pendant six ans, à l’échelle laboratoire et transfert du procédé à l’échelle pilote industriel. Autre exemple, pour Limagrain, Extractis a planché sur le développement d’un procédé d’extraction d’arabinoxylanes de maïs pour le secteur des auxiliaires technologiques de l’enrobage de semences potagères. 10 t de lots industriels sont produits chaque année depuis quinze ans.