35 millions demandés pour écouler un stock encore important
La filière pommes de terre a rencontré mercredi 20 mai le ministre de l’Agriculture ; lequel a témoigné de la reconnaissance de la gravité de la situation dans laquelle elle se trouve.
se sont soudainement taris avec l’épidémie de Covid-19, et sans beaucoup de solutions depuis l’entrée dans une phase
de déconfinement.
Les semaines se suivent et se ressemblent pour les producteurs de pommes de terre dont les débouchés se sont soudainement taris avec l’épidémie de Covid-19, et sans beaucoup de solutions depuis l’entrée dans une phase de déconfinement. Milieu de semaine, c’est une fois encore pour alterner les pouvoirs publics de la situation vécue par la filière et tenter de trouver un soutien que les interprofessions du frais (CNIPT) et de la pomme de terre pour l’industrie (GIPT) ont été reçues au ministère de l’Agriculture. L’objectif pour ces représentants de la profession au sens large ? «Rappeler les risques inhérents à la situation actuelle», explique le GIPT dans un communiqué du 26 mai. Autrement dit, «des milliers de tonnes de pommes de terre d’industrie qui ne trouvent pas preneur et d’ici quelques semaines, des pommes de terre ne pourront plus être stockées dans des conditions satisfaisantes et commenceront à devoir être jetées». Le ministre de l’Agriculture se serait montré attentif en reconnaissant «la gravité de la situation dans laquelle se trouve la filière pommes de terre», indique le GIPT. Mais à l’issue de cette rencontre, il n’y aura pas eu de décision spectaculaire qui permettrait aux producteurs d’alléger leurs stocks. Milieu de semaine, ceux-ci étaient encore estimés autour de 250 000 tonnes.
Un coup de pouce de 35 millions ?
Alors que la perte financière due à la crise Covid-19 est évaluée «à 200 millions d’euros», la filière pommes de terre espère, de son côté, une aide sectorielle de 35 millions pour gérer cette crise. Pour le GIPT, «ce budget permettrait de gérer l’ensemble des tonnages qui ont été retirés depuis le 17 mars et ceux qui restent actuellement en stock». Et d’ajouter que les producteurs qui ont déjà subi «de lourdes pertes ne peuvent se permettre de donner leurs pommes de terre voir de devoir payer pour s’en débarrasser». Jusqu’alors, chacun s’organise comme il le peut entre vente directe, don à des associations caritatives, méthanisation ou alimentation animale (lire en page 25). D’une manière générale, «si cette aide n’est pas octroyée de manière urgente, des débouchés potentiels encore existants peuvent rapidement se refermer» craint Christian Vanderheyden, président du GIPT. Alors qu’un certain nombre de filières se sont déjà vu accorder un soutien de la part de l’Union européenne, la filière pommes de terre française espère désormais obtenir, elle aussi, un coup de pouce. D’éventuelles annonces du ministre de l’Agriculture sont désormais attendues la semaine prochaine, «au plus tard».