Affaire Pilarsky : Curtis a bien mordu sa maîtresse
Un rapport d’experts attribue le décès par hémorragie d’Elisa Pilarsky en forêt de Retz en novembre 2019 à son chien Curtis. Les chiens d’un équipage de vénerie qui chassait ce jour là dans les environs sont hors d’accusation.
C’est un nouveau rebondissement, un de plus dans une affaire sordide. Le 16 novembre 2019, une jeune femme nommée Elisa disparaissait en forêt de Retz, dans l’Aisne, alors qu’elle se promenait avec un chien de race American Pitbull Terrier, baptisé Curtis. Son corps avait été découvert dans l’après-midi, inanimé après une hémorragie et présentant de multiples traces de morsures. Le travail des enquêteurs et d’experts qui ont duré de nombreux mois devaient établir le ou les auteurs de ces morsures ayant entraîné la mort de la jeune femme. Elle s’appelait Elisa Pilarski, elle avait 29 ans et était enceinte de 6 mois.
Si des soupçons se sont portés sur le chien de la victime, des recherches ont été également menées sur une meute de chiens appartenant à un équipage de chasse à courre qui chassait le jour de la disparition d’Elisa Pilarsky dans la forêt axonaise.
Aujourd’hui, un rapport de deux experts vétérinaires conclut que « le chien Curtis est l’unique auteur des morsures ayant causé le décès ». Pour en arriver à ces conclusions, les experts se sont penchés sur les traces de morsures relevées sur le corps de la victime et la mâchoire du molosse. Des analyses ADN – elles sont toujours en cours – doivent désormais le confirmer.
Une analyse des morsures « sans appel »
Les mêmes experts ont constaté par ailleurs des défauts dans l’éducation du chien, ainsi qu’une origine illégale. Les chiens de l’équipage de vénerie La Passion sont quant à eux dédouannés, ce qu’a confirmé l’avocat du maître d’équipage, Me Guillaume Demarcq : « Curtis a bel et bien tué Elisa Pilarski le 16 novembre 2019. Le doute n’est plus permis ». D’après lui, « ce qui importe pour connaître les causes du décès est l’analyse des morsures et le résultat est sans appel. Ce sont celles de Curtis. La chasse à courre est donc définitivement mise hors de cause ».
Pour la Société de vénerie, ce rapport d’experts est un soulagement. Dans un communiqué daté du 31 novembre, elle rappelle que « les 30 000 chiens de chasse à courre sont affectueux », et regrette que la pratique qu’elle représente ait pu faire l’objet d’une campagne de dénigrement suite à la disparition d’Elisa Pilarski. C’est notamment sur les réseaux que les accusations envers la vénerie avaient été les plus virulentes, entretenues par des associations animalistes, antispécistes et des personnalités médiatiques notoirement anti-chasse.