Agro-écologie : «Un thème vraiment pris au sérieux»
Loïc Tellier, chargé de mission agro-écologie à la Fédération régionale des MFR Hauts-de-France, a répondu à nos questions.
Depuis 2014 et la loi Avenir, Loïc Tellier porte l’agro-écologie au cœur des enseignements des BTS Acse (Analyse, conduite et stratégie des entreprises agricoles) de la Maison familiale et rurale de Rollancourt. Il coordonne parallèlement les actions menées par les jeunes dans le domaine de l’agro-écologie dans les
vingt-deux Maisons familiales des Hauts-de-France.
Aviez-vous la fibre agro-écologie avant ces responsabilités ?
Je suis issu d’une formation environnementale, spécialisée en biologie, écologie et agronomie. Par ailleurs, je suis en relation avec le monde agricole au sein de ma Maison familiale. J’ai donc toujours fait le lien entre les deux.
Quels sont les thèmes développés dans vos enseignements ?
Tout ce qui est abordé concerne les agro-systèmes et les éco-systèmes. Il s’agit de comprendre les interactions entre les êtres vivants et les cultures associées et, donc, de travailler l’ensemble des relations intra et interspécifiques au bénéfice de l’agriculture, de la biodiversité et de l’environnement. De fait, les nouvelles méthodes de culture sont enseignées à l’image des semis direct, des semis sous couvert, du non-labour, de l’agro-foresterie et de l’utilisation d’intrants en bas volume. Le programme intègre aussi l’apprentissage des outils d’aide à la décision afin de pouvoir raisonner les apports d’engrais.
Quel exemple de projet réalisé avec vos étudiants ?
Récemment, un groupe d’étudiants s’est attelé à la plantation de haies chez un agriculteur. La logique est triple. D’abord écologique, mais aussi professionnelle, car les haies servent de protections naturelles aux bovins. Enfin, cynégétique, car elles sont également source de biodiversité et servent d’abri à des espèces chassables.
Les étudiants sont-ils motivés par ces nouvelles pratiques ?
En tant que futurs agriculteurs, ils sont conscients d’avoir à respecter des mesures environnementales plus poussées. Certes, certains fils d’agriculteurs sont encore axés sur les méthodes plus conventionnelles. Mais ils n’ont aucune réticence à découvrir de nouvelles pratiques. Cette matière est d’ailleurs proposée pour leur donner une ouverture d’esprit sur le monde agricole. Tous les établissements scolaires, privés et publics, se doivent de dispenser ce thème de l’agro-écologie afin qu’il y ait une cohérence : on ne peut pas rester chacun de son côté. Dans le monde professionnel, c’est un thème dorénavant pris au sérieux.