Agroéquipement : la reprise économique se confirme en 2018
Si les chiffres de l’enquête annuelle d’Axema confirment que la reprise économique continue pour les industriels
du secteur, ce dernier rencontre toutefois des difficultés.
de transport.
Le 18 octobre, Axema, association française des acteurs industriels des agroéquipements et de l’agro-environnement, a présenté les résultats de son enquête de conjoncture sur le secteur agroéquipement en 2018. Des perspectives économiques que Frédéric Martin, président d’Axema, juge positives. En effet, les chiffres confirment que les industriels de ce secteur renouent avec la reprise.
Au premier semestre 2018, le chiffre d’affaires de l’industrie et du commerce a augmenté de 6 % (source Insee). Ces résultats encourageants sont ressentis sur le terrain puisqu’un dirigeant sur deux déclare connaître une reprise économique, avec une croissance plus importante sur les marchés de l’export (source Axema, enquête réalisée en septembre-octobre 2018 auprès de ses adhérents). En effet, le chiffre d’affaires des entreprises de la filière agroéquipement (fabrication et commerce) croît de + 6 % au premier semestre 2018. Le secteur des matériels d’élevage est de loin celui qui connaît la croissance la plus importante, suivi des matériels de transport. Les entreprises de matériels de semis, de plantation et de travail du sol connaissent également une croissance.
Les entrepreneurs sont aussi plus de la moitié (57 %) à estimer que les perspectives de chiffre d’affaires des entreprises sont positives au second semestre 2018, où les hausses devraient être particulièrement significatives pour le secteur des matériels de semis et de plantation. Le service économique prévoit donc une croissance globale de 5 % sur l’année 2018.
Pour 2019, cette croissance devrait se poursuivre. Ainsi, deux tiers des dirigeants anticipent une croissance de 2 % au premier semestre 2019. Pour Axema, ces projections positives s’expliquent par la hausse des revenus agricoles, la stabilité et la santé économique des exploitations agricoles, ainsi que par la baisse des investissements des exploitations les deux années précédentes.
Le prix des matières premières pèse sur les marges
En 2018, les créances clients et les dettes fournisseurs ont toutes deux augmenté de deux jours par rapport à 2017, pour atteindre respectivement cinquante-sept et cinquante-deux jours (source Axema). Dans le même temps, le fond de roulement a aussi augmenté et s’établit à cent cinq jours (source Axema). L’organisation explique cette situation par l’effet d’un poids plus important des stocks, une situation qui pénalise d’ailleurs surtout les PME, qui ont un BFR de cent trente-cinq jours contre soixante-dix jours de chiffre d’affaires pour les ETI et les grands groupes.
En 2017, la marge se redresse pour atteindre un taux à 23 %, similaire à celui de 2016. Pour autant, la marge des adhérents d’Axema est inférieure de 15 points à celle de l’ensemble de l’industrie manufacturière. Pour expliquer les baisses de marge, l’augmentation du prix des matières premières, notamment de l’acier, est le premier argument avancé par les industriels. Ce sont les entreprises les plus importantes qui préservent le mieux leurs marges, avec un taux de marge à 22 % en 2017 par rapport aux PME affichant un taux à 11 % sur la même période.
En dépit de ces perspectives économiques encourageantes, en 2018, seulement 53 % des dirigeants considèrent avoir des capacités de production suffisantes, contre 58 % en 2017 (source Axema).
Autre point de tension pour les industriels de l’agroéquipement : le recrutement. En 2018, les recrutements en CDI ont augmenté de 2,1 %, et ils devraient encore progresser de 2,3 % en 2019. Les fonctions de production seront les premières concernées afin de permettre aux industriels de répondre à la demande croissante (49 % des emplois prévus en 2019). Après les fonctions support, le secteur compte également recruter des techniciens itinérants (9 % des emplois à pourvoir en 2019). Cependant, le secteur fait face à des difficultés pour recruter de nouveaux salariés. 92 % des entreprises interrogées par Axema disent ne pas avoir assez de candidats. «C’est l’une des tendances montantes et préoccupantes de 2018. Ce problème de recrutement est l’un des principaux enjeux pour les entreprises sur les années à venir», estime Frédéric Martin.
R&D
Les entreprises ont investi 4,1 % de leur chiffre d’affaires en 2018, contre 3,6 % en 2017, dans la R&D, afin de développer des solutions innovantes, comme les agroéquipements plus intelligents et plus précis pour accélérer la transition écologique de la production agricole.