Alimentation : l’Amiénois est prêt pour plus de local
Plusieurs études réalisées dans le cadre de l’élaboration du Plan alimentaire territorial d’Amiens Métropole montrent que les habitants de ce territoire sont prêts
à changer leurs habitudes alimentaires, ce qui pourrait profiter aux productions locales.
Plusieurs études réalisées dans le cadre de l’élaboration du Plan alimentaire territorial d’Amiens Métropole montrent que les habitants de ce territoire sont prêts
à changer leurs habitudes alimentaires, ce qui pourrait profiter aux productions locales.
«Nourrir les Amiénois en direct, tout simplement…» Selon les mots de la présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme, Françoise Crété, c’est l’objectif du Plan alimentaire territorial qui est en train de se construire sur le territoire d’Amiens Métropole. Lundi 27 mars, à l’Espace Dewailly d’Amiens, trois ateliers participatifs ont été réunis afin d’alimenter la réflexion. La tenue des trois ateliers a été aussi l’occasion pour les élus et représentants d’Amiens Métropole et de la Chambre d’agriculture de présenter les résultats d’une enquête sur les habitudes de consommation alimentaire.
Proximité est synonyme de qualité
Sur les 706 répondants à cette enquête réalisée par le cabinet Auxilia, l’Île aux fruits et la Chambre d’agriculture, une majorité d’entre eux consacre «entre 200 et 300 € par mois à l’alimentation». On y apprend également qu’une majorité de consommateurs réalise ses courses alimentaires «une à deux fois par semaine», et que pour 63 % des répondants, le trajet entre le lieu d’habitation et celui où l’on fait ses courses est inférieur à 5 km.
Preuve que les circuits courts ont toujours le vent en poupe, 75 % des participants disent consommer «en circuits courts», «dont 72 % au moins une fois par semaine, le plus souvent sur les marchés, dans les magasins de producteurs ou dans des commerces spécialisés». Dans les motivations des consommateurs à acheter en direct des producteurs et localement, trois tendances se dégagent : accès à des produits de qualité (28 %) ; volonté de soutenir l’économie locale (27 %) et volonté de respecter la saisonnalité des produits (17 %).
Les achats «locaux» de produits alimentaires s’effectuent d’abord sur les marchés, puis dans les magasins à la ferme ou magasins de producteurs. Viennent ensuite les commerces alimentaires spécialisés et, enfin, les paniers et Amap. Seulement 7,5 % des participants à l’enquête disent avoir recours à la livraison à domicile, «ce qui est finalement très peu», constate Alexandre Cabral, de l’Île aux fruits. Ces consommateurs, qu’achètent-ils ? Légumes (27 %) et fruits (20 %) d’abord, puis les œufs (16 %) et la viande (10 %).
Potentiel inexploité des légumineuses
En ce qui concerne les légumineuses (lentilles, haricots, pois chiche, lupins, pois cassés, fèves et féveroles), une autre enquête réalisée par Agro-Transfert rappelle que la consommation française est «à la traîne» avec «seulement» 1,7 kg par personne et par an, contre 7,2 kg en 1920. Après avoir perdu de la vigueur, cette consommation pourrait néanmoins repartir, encouragée par les pouvoirs publics au travers d’une transition alimentaire vers des régimes flexitariens et une transition agricole qui met en avant l’agroécologie. On apprend ainsi que 48 % des Français consomment des légumineuses au moins une fois par semaine. Principaux avantages des légumineuses ? Leur praticité quand on sait que 66 % des produits recensés à base de légumineuses sont pré-transformés ou se présentent sous la forme de plats préparés, mais aussi le fait d’être une source de protéines «économique», de participer à une alimentation «plus saine» et, enfin, de jouer les hauts de tableau dans le nutriscore.
Affiner propositions et actions
À la lumière des résultats de ces enquêtes, «on a des éléments intéressants pour affiner le travail d’élaboration de notre PAT et les propositions», s’est réjouie Margaux Delétré, qualifiant la période «d’intense» pour la réalisation d’études. La vice-présidente d’Amiens Métropole en charge de l’intelligence des territoires et de l’innovation est enfin revenue sur «ce qui est déjà en place ou sur le point de l’être» ; un guide des points de vente en circuit court dans un premier temps pour recenser «tous les marchés, les Amap, les producteurs, les casiers» ; puis, dans un second temps, «la mise en avant des restaurateurs qui proposent des produits locaux à leur carte». Avec un taux de 94 % des consommateurs déclarant à être prêts à «changer leurs habitudes», le doute n’est plus permis. L’Amiénois est prêt pour le local à condition qu’il soit disponible, identifié et accessible.