Analyser son bilan : nécessaire pour connaître la santé financière de son exploitation
La lecture du bilan est un élément primordial de la gestion de son entreprise. Son analyse peut apporter des éléments clés à son gestionnaire. Mais il impératif de le maîtriser pour éviter tout risque de voir péricliter son exploitation.
La lecture du bilan est un élément primordial de la gestion de son entreprise. Son analyse peut apporter des éléments clés à son gestionnaire. Mais il impératif de le maîtriser pour éviter tout risque de voir péricliter son exploitation.
Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés à une date donnée, bien souvent la date de clôture de l’exercice, l’ensemble des ressources externes appelées passif et, d’autre part, les emplois durables non consommés appelés actif. Il s’agit d’un document se composant de deux parties équitables. La partie gauche s’appelle «l’actif» et regroupe tout ce que possède l’entreprise et tout ce qu’on lui doit. La partie droite s’appelle le «passif» et représente tout ce que doit l’entreprise. Le principe de ce tableau chiffré est toujours le même, quel que soit le type d’exploitation.
L’actif est classé selon trois catégories : il s’agit des immobilisations relatives à l’outil de production comme les terres, les bâtiments, les améliorations du fonds, les droits à paiement de base, le matériel, les installations, les parts sociales… Elles sont destinées à être utilisé durablement dans l’exploitation, compte tenu de leur sortie tardive du bilan, après leur utilisation. L’actif est aussi circulant : il s’agit des stocks, des avances aux cultures, des créances et des comptes courants d’associés débiteurs pour ceux qui se trouve en société. Et pour terminer, l’argent disponible qui se trouve à la banque et qui constitue la trésorerie active de l’exploitation.
Au passif, on trouve l’ensemble des dettes, qui sont classifiées de ressources pour faire face aux emplois qui se trouvent à l’actif. Il s’agit des fournisseurs, des prêts à court et moyen terme, des comptes bancaires débiteurs, des comptes courants d’associés créditeurs…
L’actif et le passif étant égaux, la différence entre ce que l’on possède et ce que l’on doit constitue les capitaux propres de l’entreprise et qui constituent des ressources disponibles pour toute la vie de l’exploitation et c’est celles qui sont les plus stables. Si les fonds propres sont insuffisants, il faudra recourir à des emprunts bancaires à long et moyen terme pour y faire face. Ensuite, il restera les prêts à court terme qui servent à financer des besoins souvent plus élevés que la normale. Et bien entendu, les fournisseurs ordinaires qui couvrent les dépenses courantes de l’exploitation.
Dans l’idéal, les fonds propres doivent au moins représenter 20 % du total du passif.
Un bilan «consolidé»
Le bilan consolidé apporte des éléments précis et conforte la lecture «standard» des éléments du bilan. Le bilan à lui seul ne suffit pas pour apprécier les bons chiffres d’une entreprise. Il est important de se poser les bonnes questions pour mieux les comprendre. C’est pourquoi on doit intégrer les éléments extra comptables (en dehors du bilan) pour faire une approche du bilan plus complète et plus réaliste. Pour cela, il faut, du côté actif : ajouter le foncier s’il n’y figure pas ; revaloriser les valeurs de matériel (en raison de leur dépréciation), les améliorations du fonds… ; reconstituer la vraie valeur des stocks par rapport au mode de valorisation choisi (cours du jour, prix de revient, décote ou surcote) ; voire également la date de clôture du bilan qui peut influencer l’actif en fonction des stocks. Et du côté passif : il faudra bien mettre en valeur les situations des comptes d’associés, pour ce qui se trouve en société ; ajouter les dettes professionnelles hors bilan (foncier, prêt JA et autres, prêt familiaux…)
Pour répondre à toutes ces questions, un retraitement du bilan est nécessaire. Ce bilan consolidé va affiner l’analyse, et permettra au gestionnaire de faire une approche plus précise de ses ratios d’analyse financière. Souvent, les documents comptables reprennent ses éléments à la clôture de l’exercice, pour présenter le bilan consolidé de l’exploitation.
L’analyse du bilan
L’analyse dynamique du bilan doit se faire au moins sur trois à cinq exercices. Le résultat est d’autant plus intéressant qu’une simple analyse classique et annuelle. Bien entendu, l’analyse économique se fera à partir de l’excédent brut d’exploitation (EBE). Rapporté au produit total, il permet de connaître la trésorerie dégagée sur l’activité, et rapporté aux annuités, l’EBE permet de mesurer la part de trésorerie utilisée pour le paiement des annuités. Ce qu’il faut éviter, c’est de financer des emplois à long terme, notamment du matériel, avec des prêts à court terme, qui se renouvellent chaque année. Tout simplement, vous ne pourriez pas faire face à des remboursements si votre actif circulant devenez insuffisant. Cette analyse doit être associée à une comparaison avec d’autres exploitations du même secteur grâce aux analyses de groupe. Pour cela, consulter votre conseiller de gestion, pour vous situer par rapport aux autres.
Ratios d’analyses financières et économiques
85 % : c’est le pourcentage qui mesure la solvabilité à court terme de l’entreprise et sa capacité à faire face à ses engagements à court terme. Il représente, en pourcentage, l’actif circulant moins les stocks par rapport aux dettes de moins d’un an.
66 % : plus ce taux est élevé, plus l’indépendance financière mesurée vis-à-vis des banques est acceptable. Il représente en pourcentage les capitaux propres par rapport au passif stable.
30 % : atteindre ce taux reflète l’efficacité économique que doit avoir une entreprise, c’est-à-dire la capacité pour qu’elle puisse créer de la richesse. Il se calcule par le rapport entre le produit brut et l’excédent brut d’exploitation (EBE).
45 % : pourcentage que l’on ne doit pas dépasser en régime de croisière. C’est le rapport qui mesure le poids du financement des investissements (l’ensemble des annuités) de l’entreprise par rapport à l’excédent brut d’exploitation (EBE). Ce taux peut aller jusque 60 % en cas d’installation d’un jeune agriculteur.
Ces taux, propres à votre exploitation, vous les retrouvez dans votre document de gestion que vous remet votre organisme comptable.