Alimentation
Mon McDo’ au milieu des champs (ou presque)
Le géant américain de la restauration rapide veut s’implanter davantage sur le sol français et en particulier dans les zones rurales avec la promesse que chaque Français ait un restaurant à moins de 20 minutes de chez lui.
Le géant américain de la restauration rapide veut s’implanter davantage sur le sol français et en particulier dans les zones rurales avec la promesse que chaque Français ait un restaurant à moins de 20 minutes de chez lui.

Lorsque McDonald’s annonce un projet d’implantation quelque part sur le territoire national, il y a ceux que cela ravit et les autres qui crient au scandale de la malbouffe ou à la fin des autres commerces de bouche. L’annonce récente du groupe risque donc de diviser encore un peu plus les amateurs de Big Mac et ceux du jambon-beurre. Pourtant, McDonald's a bel et bien envie d’accélérer son développement en France. Rien qu’en 2025, l’enseigne pourrait compter 50 implantations de plus. La cible de McDo ? Les petites communes, pourvu qu’elles soient traversées par des axes routiers suffisamment fréquentés. McDo fera le reste et annonce d’ores et déjà un montant global d’investissement « de 100 millions d’euros » et des dizaines d’emplois à la clé pour chaque ouverture. Au cours des dix dernières, quelque 300 points de vente ont ouvert en France. L’enseigne compte ainsi 1560 restaurants, sert 1,9 million de repas et emploie 78 000 salariés.
McDo et l’agriculture française
Lors du dernier Salon international de l’agriculture, porte de Versailles à Paris, McDonald’s était une fois encore bien présent. Son message ? « Ouvrir les coulisses de ses engagements agricoles (…) et faire découvrir comment McDonald’s soutient les producteurs locaux, garantit la qualité de ses produits, et s’engage pour la durabilité. » Sur son stand, le groupe de restauration rapide s’est évertué à montrer aux visiteurs « l’impact chiffré de McDonald’s dans le paysage agricole français. » Et quel que soit le rapport que l’on entretient avec l’enseigne, il faut reconnaître que cet impact n’est pas neutre. McDonald affirme travailler avec 28 000 agriculteurs à travers la France, dont le plus grand nombre sont éleveurs pour fournir la chaîne via des industries agroalimentaires en bœuf et poulet. Pour la fabrication de ses frites et potatoes, McDo fait travailler près de 400 producteurs de pommes de terre. La fabrication des buns (pains) utilise des blés «100% français » collectés auprès de 788 agriculteurs qui permettent de fournir une farine Label rouge. McDo affirme ainsi donner la priorité aux produits locaux « quand cela est possible », avec un résultat de 76 % des matières premières sur les filières blé, pomme de terre, salade, poulet et bœuf garanties d’origine française.
Appel au boycott de marques américaines, dont McDo
L’annonce des ambitions pour la France du géant américain de la restauration rapide tombe toutefois dans un drôle de contexte. McDonald’s fait en effet partie du trio des marques les plus boycottées par les Français, après Coca-Cola et devant Tesla, pour protester contre la politique menée par le président des Etats-Unis, Donald Trump. Plus largement, selon l’enquête réalisée par l’Ifop pour le site d’information NYC.fr, après seulement deux mois de présidence Trump, la cote de sympathie des Etats-Unis chez les Français tombe à 25%, soit une chute de 40 points par rapport à la dernière mesure prise en 2010 (65%) lors de la 2ème année du mandat de Barack Obama. Selon le rapport de l’enquête, « l’image des Etats-Unis auprès de l’opinion publique française tombe ainsi à son niveau le plus bas des 40 dernières années, battant même les records d’impopularité mesurés sous George W. Bush au lendemain de la crise irakienne de 2003, crise qui avait durement mise en mal les relations franco-américaines mais pas au point de faire passer la cote de sympathie des Etats-Unis sous de la barre des 30% ».