Appel à la mobilisation : non aux distorsions
Face aux incohérences du gouvernement entre une volonté politique affichée et des actes qui menacent directement
l’agriculture française, le réseau FNSEA / JA lance un appel à mobilisation mi-juin, partout sur le territoire.
Depuis plusieurs mois, la liste des dossiers impactant directement la compétitivité des exploitations agricoles s’allonge de manière inquiétante. Le secteur agricole ne semble pas être une priorité du gouvernement Macron, qui n’a pas hésité à rogner l’enveloppe du premier pilier de la Pac pour combler un déficit budgétaire sur le second pilier, à supprimer une exonération de charges sociales, qui visait à redonner de la compétitivité aux exploitations agricoles pour regonfler les caisses de l’Etat.
Même si certains points semblent avoir été entendus à la fois sur le volet environnemental et sur les indicateurs de coûts de production, la loi sur l’alimentation qui fait suite aux Etats généraux de l’alimentation, qui était discutée à l’Assemblée nationale comporte encore des points de vigilance dans les débats parlementaires. Alors que le carcan normatif contraint de plus en plus les exploitations françaises, le projet de traité du Mercosur aboutira à l’entrée massive de produits ne répondant pas aux standards de productions françaises.
Dernier événement qui attise la colère de la profession : le gouvernement a autorisé Total à importer quelque 300 000 tonnes d’huile de palme par an pour la raffiner et en faire des biocarburants, dans son usine de La Mède (Bouches du Rhône). Cette décision ne suscite qu’incompréhension, étant donné son impact écologique catastrophique sur les forêts dans les pays producteurs et par les conséquences sur les filières biocarburants françaises. En effet, cette importation massive déstabilise et met en péril les filières locales de production de biocarburant à base de colza, mais également la production de tourteaux qui en découle.
Ce sont toutes ces incohérences que le réseau FNSEA / JA entend dénoncer en lançant un appel à mobilisation pour mi-juin. L’agriculture et l’agro-alimentaire ne sont pas des secteurs marginaux dans l’économie française. Rappelons que rien qu’en Hauts-de-France, l’agriculture et l’agro-alimentaire génèrent huit milliards d’euros de valeur ajoutée annuelle et emploient plus de 100 000 personnes dans la région. La production agricole ne doit pas être une variable d’ajustement des budgets de l’Etat, ni une monnaie d’échange des accords internationaux. La profession attend du gouvernement une stratégie, une véritable politique pour son agriculture.