Après les poireaux, les courgettes à la Sica Somme de saveurs
La Sica Somme de saveurs a relevé le défi qu’elle s’était lancé, en assurant une première récolte de poireaux, choux et céleris. L’heure est à la plantation de la deuxième campagne. La diversification se poursuit avec des courgettes.
Un légume vert, de forme allongée, qui se déguste en soupe, en gratin ou encore farci… Vous l’aurez reconnu, il s’agit de la courgette. Celle-ci pousse désormais dans les terres de la CC2SO (Communauté de communes Somme Sud-Ouest), plus précisément chez deux producteurs de la Sica Somme de saveurs, créée en avril 2018 pour produire des poireaux. «On veut poursuivre la diversification, même si nous ne maîtrisons pas encore parfaitement les légumes de plein champ», commente Blaise Crété.
Préparation soignée
Ce 17 juillet, l’agriculteur, installé à Camps-en-Amiénois, était justement en pleine plantation de ses soixante-dix premiers ares de courgettes, en plus de 3 ha de poireaux. La parcelle a été soigneusement préparée : un labour, deux passages de herse rotative et la pose de bâche biodégradable pour optimiser le potentiel de rendement. «J’ai aussi installé un système de micro-irrigation, en goutte à goutte, précise Blaise. Et une fois la plantation achevée, je ferai un passage avec la tonne à eau pour irriguer correctement une première fois.»
Les plants sont arrivés en palettes, chacun dans une motte de terre carrée d’environ 5 cm. Ils sont plantés un à un, à un peu plus d’un plant au m2, grâce à une machine prêtée par un maraîcher de la Somme. Comptez environ 2 000 €/ha de plants. La culture, elle, nécessite une surveillance. «La courgette est surtout sensible à l’oïdium. On a des traitements à base de soufre pour cela.» La vigilance sera donc de mise, surtout en cas d’alternance de nuits fraîches et de températures élevées dans la journée, et à forte hygrométrie.
La qualité avant tout
Les rendements espérés ? «C’est un peu l’inconnu. Les maraîchers vendent au détail et ne connaissent pas leur rendement précis. Alors difficile d’avoir une référence.» Comme pour le poireau, la priorité est mise sur la qualité : une courgette calibrée entre 14 et 21 cm de long, bien lisse et sans tache… Blaise cible trois biais de commercialisation : un grossiste local, sans engagement, et deux acheteurs via la coopérative belge Reo Veiling (qui gère déjà la commercialisation des poireaux). «Mieux vaut diversifier les modes de vente pour plus de sécurité.»
Les premières courgettes seront prêtes à être récoltées dès le 15 août, et les pieds devraient donner jusqu’au 15 octobre. Une difficulté reste cependant à relever : trouver la main-d’œuvre. «La récolte se fera deux heures par jour, le matin. Pour l’instant, nous cherchons à embaucher !» Le conditionnement, par caisses de 5 kg, se fera directement à la ferme, à quelques centaines de mètres de la parcelle. Y’a plus qu’à…
Retrouvez une vidéo de la plantation de courgettes sur notre site : www.action-agricole-picarde.com
Une bonne première campagne
L’enjeu était de taille, pour la Sica Somme de saveurs, créée en avril 2018 : 43 ha de poireaux, 12 ha de choux, 8 ha de céleris, 2,5 ha de choux frisés et un essai de quelques ares de choux chinois… Les vingt-sept agriculteurs samariens, du secteur de la CC2SO, pourtant novices dans le domaine des légumes de plein champ, ont su aller au bout de leur projet, en assurant la récolte de produits estampillés «cultivés dans les Hauts-de-France».
«Il faut que nous dressions le bilan, mais nous pouvons déjà dire que nous sommes plutôt satisfaits du résultat», confient les agriculteurs. Dès le début de la campagne, la coopérative belge Reo Veiling, qui s’occupe de la commercialisation, remarquait une «qualité irréprochable des produits». Pour les poireaux, les cours étaient aussi très bons et oscillaient entre 0,90 et 1,10 €/kg, alors qu’ils atteignaient à peine 0,30 €/kg l’année précédente.
Pour la deuxième campagne, la plantation des poireaux se termine. La Sica bénéficie désormais d’une année d’expérience et devrait pouvoir s’améliorer d’autant plus. Le conditionnement, surtout, est une étape délicate. L’année dernière, le démarrage avait été difficile dans la ligne de conditionnement montée provisoirement à la Cuma des Evoissons, à Lignères-Châtelain. «Nous avançons à une allure comprise entre 6 et 7 t par jour, alors qu’il faudrait au moins produire 10 t», confiait alors Damien Nauwynck, membre de la Sica. Le rythme de croisière avait finalement été trouvé.
Cet automne, les poireaux seront à nouveau lavés, épluchés, triés et conditionnés à Lignières-Châtelain, car la construction du bâtiment de plus de 3 000 m2, sur un terrain de 2 ha, prévue à la zone d’activités de Croixrault, a pris du retard.