Equipements
La Société nouvelle Maréchal est sur de bons rails
Voilà soixante-douze ans que les établissements Maréchal, à Revelles, sont au service des agriculteurs, en leur proposant la vente et la réparation de matériels. Philippe et Odile Maréchal prennent leur retraite, mais l’avenir est assuré grâce à deux jeunes passionnés.
Voilà soixante-douze ans que les établissements Maréchal, à Revelles, sont au service des agriculteurs, en leur proposant la vente et la réparation de matériels. Philippe et Odile Maréchal prennent leur retraite, mais l’avenir est assuré grâce à deux jeunes passionnés.
Philippe et Odile Maréchal vont pouvoir se reposer sereinement. Après cinquante-cinq ans de travail, dont vingt-cinq ans en tant que gérants, ils s’apprêtent à laisser les clés de leur entre-prise de vente et de réparation de matériel, à Revelles, à l’ouest d’Amiens. «Mon père est arrivé ici avec une boîte à fers, et il a racheté ce fonds de forgeron en 1950. Les établissements Maréchal ont ensuite connu l’évolution du monde agricole dans toute sa splendeur», raconte Philippe.
Voilà plusieurs années que le couple cherche à céder son activité, sans succès. «Plusieurs personnes ont fait connaître leur intérêt. Mais rien ne s’était concrétisé jusqu’alors. On a même cru qu’on allait devoir fermer définitivement. Quand on a passé sa vie à s’investir dans son entreprise, et qu’on sait qu’elle a encore de l’avenir, c’est décevant.» Jusqu’au jour où Émile Toullic, jeune mécanicien, est passé devant la porte et a aperçu l’écriteau. «Je n’avais pas envisagé sérieusement de m’installer à mon compte. Mais cette entreprise est une belle opportunité.» Le fils d’agriculteur contacte alors Pierrick Patin, qu’il avait rencontré à l’institut Saint-Éloi de Bapaume 2), en BTS GDEA (Génie des équipements agricoles). Après huit ans de travail salarié dans des concessions, les amis de vingt-cinq et vingt-six ans ont décidé de sauter le pas. «L’idée de reprendre les établissements Maréchal a mûri dans ma tête. Je me suis décidé assez vite. On est super motivé», assure Pierrick. Les établissements Maréchal deviendront donc officiellement la Société nouvelle Maréchal ce 1er avril. «Garder le nom était essentiel. En plaine, les gens parleront toujours de Maréchal, même si on avait pris la décision de changer», plaisantent les associés.
«De l’or dans les mains»
Les jeunes entrepreneurs sont conscients de l’ampleur de la tâche. Le temps où le marteau cognait sur l’enclume est révolu depuis longtemps. Et le machinisme agricole, lui, ne cesse de se développer. L’électronique qui barde aujourd’hui le matériel a cependant peu de secrets pour Émile Toullic et Pierrick Patin. «On est nés dedans», sourit Émile. «Ces gars savent travailler. Ils ont de l’or dans les mains !», reconnaît Philippe. L’atelier, ils le savent, sera leur gagne-pain, bien que chronophage. C’est aussi l’endroit où ils s’épanouissent le plus. «On travaille autant la tête que les bras. Il n’y a pas de routine en mécanique», soulève Émile. «On apprend chaque jour. Et quand on trouve la solution, c’est très satisfaisant», ajoute Pierrick.
Un de leurs atouts est leur complémentarité. Pierrick s’attelle aux outils de travail du sol, alors qu’Émile est à l’aise le nez dans un moteur de tracteur. «Il faut cependant qu’on soit polyvalent, et qu’on puisse réaliser le travail de l’autre lorsqu’il n’est pas là.» Leur dada à tous les deux est aussi la moissonneuse-batteuse. «Ça nous tenait à cœur de développer les tracteurs et les moissonneuses. Il y a de la demande de ce côté chez les agriculteurs.» Pour accompagner ce développement, la Société nouvelle Maréchal est agent Godefroy Équipement, un concessionnaire New Holland et Pöttinger. «C’est un bon appui et ça apporte de la visibilité.» Ils continueront aussi avec les marques historiques de l’entreprise, comme Vicon, Emily, Rabewerk…
Une relation de confiance
La première compétence, lorsqu’un agriculteur débarque à cause d’une panne inopinée, reste le relationnel. «Il faut avant tout détendre le client, et lui proposer une solution qui lui convient.» Cette proximité fait leur différence. «On sait que la concurrence est rude dans le secteur, et nous sommes bien petits comparé à certains concessionnaires. Nous apportons un service différent. Ici, les gens mettent un visage sur celui qui répare leur engin. On sait aussi qu’on va devoir faire nos preuves.» Philippe et Odile ont jusqu’ici réussi à tirer leur épingle du jeu, malgré les entreprises de matériel agricole qui ont poussé tout autour de Revelles. «Le secret, c’est le stock. Il faut avoir les pièces que les autres n’ont pas», assure Philippe.
Le tuilage d’Odile et Philippe est précieux. «Toute la partie gestion, administration et magasin est nouvelle pour nous. On a beaucoup à apprendre», avouent les jeunes gérants. Leurs prédécesseurs ne sont cependant pas inquiets. «Ils sont très à l’écoute et ils apprennent vite.» Eux, en tout cas, leur ont accordé leur confiance. Émile et Pierrick sont même un peu «comme des enfants.» «Ils viennent manger à la maison le midi. C’est mon côté maman poule, rit Odile. Ils savent que tant qu’on le pourra, on sera là pour les aider s’ils en ont besoin.»
Adresse : 31 rue d’Amiens, 80540 Revelles
Ouverture du lundi au vendredi de 8h à 18h30 et le samedi de 9h à 12h.
Tel. : 03 22 90 82 23
À la foire de Poix-de-Picardie
Émile Toullic et Pierrick Patin iront à la rencontre des agriculteurs lors de la foire de printemps de Poix-de-Picardie, place de la République, ce dimanche 3 avril. La présentation de matériel y a toujours tenu une place importante. Concours de blondes d’Aquitaine, présentation d’animaux, vide-grenier, animations en tous genre et restauration à base de produits locaux sont au programme.