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Betterave : des progressions de rendement exceptionnelles

Point d’étape à mi-chemin de la récolte des betteraves dans la Somme.

© AAP


Même les planteurs n’en reviennent pas. A mi-septembre, certains ont enregistré 65 à 70 t/ha alors qu’à la même période, l’an dernier, les rendements étaient en dessous des 65 t/ha. «Actuellement, les moyennes par semaine sont autour de 100 t/ha», commente Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint du syndicat betteravier de la Somme, l’ASBS. La progression de la richesse de plus d’un point et demi en deux mois contribue largement à cette augmentation. Du jamais vu. Bilan : les rendements sont de 92 à 95 t/ha à 16°, avec abattement du collet. Bien supérieurs donc aux rendements de la campagne précédente, soit 87 t/ha à 16°. Et le directeur adjoint de conclure : «On va dépasser le record de 2011, qui était à 94 t/ha à 16°.»
S’il y a toutes les chances que le record soit battu, c’est grâce aux conditions climatiques qui ont été particulièrement favorables. Comprenez un niveau de pluviométrie parfait et une période d’ensoleillement idoine. Aussi, si les prix ne sont pas encore au beau fixe sur les marchés, l’augmentation du rendement contribue à augmenter la productivité. Autrement dit, automatiquement, les coûts de production seront moindres. Conclusion : si les prix ne repartent pas suffisamment à la hausse, à défaut d’en obtenir de bons, les planteurs conserveront au moins leurs marges. Autre bonne nouvelle : un niveau de tare terre exceptionnellement bas depuis un mois dans toutes les usines - autour de 7 % - alors qu’il était au-dessus de 10 % en début de campagne.

Terre sur les routes : sujet glissant...
Pour mémoire, le dépôt de boue sur la chaussée est puni par l’article R116-2,°4 du Code de la voirie routière par une amende de cinquième classe allant de 1 500 à 3 000 €. Dans la phase de constitution d’un silo de betteraves organisé par l’agriculteur ou l’entreprise d’arrachage, c’est à ces derniers de nettoyer la route. Dans la phase d’enlèvement des betteraves organisée par le fabricant de sucre, c’est au transporteur ou à l’entreprise de travaux agricoles ou au salarié du fabricant qui a sali la chaussée de la nettoyer.
Un arrêté départemental a été signé en septembre 2015 dans la Somme, précisant que c’est à l’entreprise qui charge les betteraves d’assurer la signalisation. «Chacun se doit de respecter l’arrêté départemental afin qu’il ne soit pas remis en cause. Il ne faut donc pas faire n’importe quoi. L’idée n’est pas de généraliser la pratique. L’enlèvement sur ces routes n’est pas la norme, mais il n’en demeure pas moins qu’il offre une alternative dans des conditions de sécurité de propreté au chargement. Chacun doit prendre ses responsabilités», rappelle Jean-Jacques Fatous. Le sujet est d’autant plus sensible qu’avec l’allongement des campagnes betteravières, les chantiers vont se prolonger dans l’hiver alors que les conditions climatiques sont plus humides, rendant les routes boueuses plus glissantes et dangereuses.

Conservation des betteraves
Qui dit allongement des campagnes, dit difficulté pour la conservation des betteraves. Le premier inconvénient est celui de l’arrachage précoce à une période où le rendement des betteraves n’est pas fait. Une indemnité est bien prévue pour les arrachages d’avant le 25 septembre, mais rien pour ceux d’avant le 15. De même, à la toute fin de campagne, où les arrachages seront encore plus soumis aux conditions hivernales, ceux-ci pourraient poser problème. Et tout dépendra aussi des cultures plantées après. Les conditions de stockage concentrent également les inquiétudes. Certains silos devront rester en plaine plusieurs semaines.
C’est la raison pour laquelle les sucriers ont mis en place des mesures de protection hivernale préventive. Les premières opérations ont consisté à du nivelage. Suivront le bâchage, puis le débâchage. Cristal Union et Tereos ont opté pour le bâchage et le débâchage mécanisés, Saint Louis Sucre pour le bâchage manuel et le débâchage mécanisé.
Si des systèmes d’indemnisation couvrant les pertes ont été prévus, cela reste dans des conditions statistiquement moyennes. Selon Jean-Pierre Dubray, président de la commission réception de la CGB, «les accords actuels sur les indemnités compensatrices ne sont plus adaptés pour des campagnes de plus de cent trente jours. Nous demandons donc que des dispositions particulières soient prévues par les fabricants afin de répondre à ces situations à risques». Faute d’expérience sur le prolongement des stockages, des interrogations demeurent.
Question : la réflexion a-t-elle été menée jusqu’au bout sur le sujet ? On est en droit de se le demander.

Surfaces

Le département de la Somme est celui qui a engrangé la plus forte augmentation de surfaces betteravières, soit autour de  53 000 ha, selon l’ASBS. Ce qui représente une hausse de 30 % alors que la moyenne nationale est autour de 20 %. Ce sont surtout à l’ouest du département et dans le sud amiénois que de nouvelles surfaces ont été plantées, là, en fait, où il restait encore des zones sans culture de betteraves.

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