Betterave fourragère : l'assurance matière sèche
Les éleveurs français confirment de plus en plus leur intérêt pour la betterave fourragère faisant progresser, encore cette année, les surfaces de cette culture particulièrement productive et résiliente face aux aléas climatiques.
L'association pour le développement de la betterave fourragère monogerme (ADBFM), comme chaque année, a mis en place un réseau d'essais qui lui permet d'évaluer les variétés de betteraves fourragères. Quatre essais, avec un protocole commun, ont été installés dans le Calvados, l'Ille-et-Vilaine, la Seine-Maritime et le Nord. Chaque essai comporte les mêmes variétés et suit un dispositif à quatre répétitions.
Rendements et qualité, même les années compliquées
Les essais de l'ADBFM, effectués sur vingt-trois variétés de betteraves fourragères, montrent dans les conditions particulières de l'année 2019, l'excellent comportement de cette culture face aux aléas climatiques. Les rendements moyens sont supérieurs à 97 tonnes de racines par hectare et représentent plus de 17 tonnes de matière sèche (MS) totale par hectare, soit plus de 19 500 UF/Ha pour une valeur de 1,15 UF par kg de matière sèche selon les tables Inra).
Les conditions de l'année 2019 ont été particulièrement éprouvantes pour les éleveurs avec la canicule estivale suivie d'une longue période de sécheresse pour finir par des excès d'eau en automne, au moment d'effectuer les récoltes. Mais peut-on encore parler d'année atypique lorsqu'il devient évident que ces périodes de sécheresses estivales, plus ou moins longues et plus ou moins marquées, se reproduisent désormais presque chaque année ? Dans ces conditions, assurer des récoltes suffisantes de fourrages de qualité pour nourrir le troupeau l'hiver venu devient un objectif prioritaire pour les éleveurs. C'est sans doute en partie pour cela que de plus en plus d'agriculteurs choisissent de produire de la betterave fourragère qui permet d'assurer d'importantes récoltes d'un concentré énergétique d'excellente qualité.
Plus de précisions pour une meilleure information
Pour permettre aux éleveurs d'accéder à une information plus précise et de choisir les variétés de betteraves fourragères les mieux adaptées à leurs usages, l'ADBFM fait évoluer sa nomenclature et l'unité des résultats qu'elle communique. Ainsi, depuis l'année dernière, les variétés sont classées selon trois nouveaux types :
- Le type «moyennement riche en MS» ; ce sont des betteraves polyvalentes pouvant être pâturées, distribuées entières ou en morceaux aux animaux.
- Le type «riche en MS» ; ces betteraves sont plus productives (MS/ha) et se conservent mieux. Il est préférable de ne pas les donner entières aux animaux.
- Le type «très riche en MS» ; ces nouvelles variétés sont les plus productives en terme de matière sèche par hectare. Leur teneur élevée en sucres solubles, dont le saccharose constitue la plus grande part, concentre leur utilisation à des rations bien adaptées où les betteraves seront distribuées en morceaux.
Des expérimentations conduites par l'ADBFM ces trois dernières années ont montré que la matière sèche soluble, obtenue par analyse réfractométrique et utilisée jusqu'ici comme unité de référence, sous-estimait la teneur réelle en matière sèche. Dans l'objectif de fournir aux éleveurs l'information la plus précise possible et pour mieux correspondre aux analyses effectuées sur les autres fourrages, l'ADBFM a décidé de communiquer désormais l'ensemble de ses résultats en matière sèche totale ; laquelle est obtenue par dessiccation à l'étuve. L'ADBFM continue également d'indiquer les variétés, de plus en plus nombreuses, qui présentent des tolérances à la rhizomanie et au rhizoctone brun, maladies pour lesquelles la génétique est le seul moyen de lutte.
Les résultats complets des ces essais sont à retrouver ici