Betteraves : un nouvel OAD de lutte contre les maladies foliaires
Pour accompagner les agriculteurs dans leur lutte contre la cercosporiose, l’oïdium, la rouille et la ramulariose, l’ITB propose une carte interactive des seuils d’interventions : Alerte maladies.
Des petites taches rondes et grisâtres avec une bordure rougeâtre apparaissent sur les feuilles extérieures du bouquet foliaire de la betterave. Ces taches se multiplient, jusqu’au dessèchement complet des feuilles touchées, puis elles s’attaquent aux feuilles intérieures. Il s’agit de la cercosporiose, maladie foliaire de plus en plus présente en France, qui induit jusqu’à 30 % de perte de rendement, et une baisse de richesse de 1 à 2 points.
C’est pour lutter contre celle-ci, ainsi que contre les autres bêtes noires des planteurs, comme l’oïdium, la rouille et la ramulariose, tout aussi dévastatrices, que l’ITB (Institut technique de la betterave) a développé un nouvel OAD (outil d’aide à la décision), disponible sur son site Internet gratuitement depuis le 13 juin. Semblable à l’outil «Alerte pucerons», en place depuis plusieurs campagnes, «Alerte Maladies» est une carte interactive de l’état sanitaire des cultures, qui permet un suivi en direct du risque. «C’était le moment pour sortir cet outil, puisque nous sommes en pleine période de développement de la maladie. Chaque année, elle sera active de début juin jusqu’à la récolte», explique Hélène Dorchies, de l’ITB.
L’outil est mis à jour avec les observations hebdomadaires réalisées par la filière (ITB, services techniques des sucreries, chambres d’agriculture, groupes d’agriculteurs observateurs du réseau de suivi biologique du territoire). Concrètement, chaque site est résumé par un plan figuré qui synthétise le risque fongique global ainsi que le nombre de traitements réalisés. La situation, détaillée maladie par maladie, est disponible en cliquant sur les points. Les sites à risque, selon les seuils ITB, sont indiqués en rouge.
Maillage du territoire renforcé
Fin juin, une centaine de points figuraient sur la carte, mais le maillage du territoire doit être de plus en plus complet au fur et à mesure que le risque maladie augmente et que les observateurs se mettent en place. «Nous devrions atteindre les 250 points de surveillance à terme», précise François Joudelat, ingénieur à l’ITB.
Mais attention, même si cette carte est une aide pour les agriculteurs, «cela ne dispense pas d’aller voir son champ, pour vérifier le dépassement du seuil, avant de décider d’un traitement», soutien Hélène Dorchies. L’œil de l’agriculteur sera toujours le meilleur outil.
Retrouvez Alerte maladies gratuitement, disponible sur www.itbfr.org, dans la rubrique Outils.