Poules pondeuses
Bien qu’à la mode, les poulaillers mobiles ont quelques inconvénients
En Allemagne, où le concept séduit de plus en plus d’éleveurs, la filière avicole nationale attire l’attention sur un nombre de facteurs à prendre en compte avant d’investir.
En Allemagne, où le concept séduit de plus en plus d’éleveurs, la filière avicole nationale attire l’attention sur un nombre de facteurs à prendre en compte avant d’investir.
Outre-Rhin, 3 millions de poules pondeuses sont élevées dans des poulaillers mobiles. Les capacités de ces poulaillers mobiles vont de 300 à 3 000 animaux, mais le modèle 200/300 sur roues ou sur patins est le plus fréquent car il peut être déplacé par un tracteur.
Généralement, cette formule séduit beaucoup d’agriculteurs qui recherchent un revenu complémentaire. Mais il y a aussi beaucoup d’abandons. Les conseillers agricoles, les organisations avicoles et l’Institut de recherches von Thünen, considèrent en effet que le coût de ce genre d’investissements est très élevé, comparés aux élevages conventionnels ou bios. Ils sont de l’ordre de 35 000 à 40 000 €, soit deux fois plus que ceux des élevages conventionnels en liberté, un tiers de plus que ceux des élevages bio.
A cela s’ajoute une charge de main d’œuvre particulièrement élevée. Elle est estimée à 133 heures pour 100 places, neuf fois plus élevé que pour le bio. En élevage conventionnel en liberté, il n’est que de 15 heures. Pour l’élevage bio en mobile, le travail est même de 208 heures aux 100 places.
Les éleveurs qui s’y lancent doivent nettoyer souvent le mobile, changer les clôtures, approvisionner en permanence en eau et aliments, refaire les litières, ramasser les œufs, engrillager le site (1 200 m2 pour 300 poules pondeuses), etc. Et pourtant la mortalité animale est plus élevée que dans le bio. Quant à la production des élevages mobiles, elle est estimée 260 œufs par poule et par an, plus élevée qu’en bio, mais au niveau de l’élevage au sol.