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Echo des récoltes
Bilan d’une campagne (quasi) achevée

Les récoltes 2013 en passe d’être terminées dans la Somme.

Avec des rendements en blé en général 10% supérieurs à ce qui était attendu fin juin, la récolte 2013 restera comme une bonne année pour les céréales dans la Somme. D’une manière générale, la nature a corrigé des situations compliquées pour ne pas dire épouvantables durant l’automne et l’hiver dernier.
Avec des rendements en blé en général 10% supérieurs à ce qui était attendu fin juin, la récolte 2013 restera comme une bonne année pour les céréales dans la Somme. D’une manière générale, la nature a corrigé des situations compliquées pour ne pas dire épouvantables durant l’automne et l’hiver dernier.
© JC Gutner



Globalement, cette moisson 2013 s’est bien déroulée et elle a même été généreuse en blés avec le rendement et la qualité. Les premières tendances dont s’est fait l’écho l’Action Agricole dans son édition du 9 août sont confirmées et il est temps de présenter la synthèse des résultats.

Escourgeons : moyens à bons
Pour une même fourchette de rendement, les appréciations varient. La récolte jugée correcte avec un petit 85 quintaux dans la zone Calipso est estimée bonne à très bonne pour les zones Ouest (fourchette de 75 à 90 qx) et Nord (fourchette de 80 à 90 qx) de Noriap. La Cervoise a déçu aussi pour son calibrage dans la zone Calipso mais elle demeure tout de même la référence en brassicole. Les variétés hybrides tirent leur épingle du jeu comme dans le Vermandois avec de 8 à 10 quintaux supplémentaires mais elles sont classées fourragères. Dans ce secteur, le rendement avoisinne les 88 quintaux en moyenne. L’année prochaine Etincel fera sa première apparition.

Colzas : rendements pénalisés dès le semis et impactés par les pigeons
Selon Arnaud Van Boxsom, ingénieur régional du Cétiom basé à Estrées Mons, les colzas ont cumulé les facteurs défavorables : sécheresse, levées tardives, faible croissance, enracinement médiocre, maigres pivots. Ils n’ont pas aimé être les pieds dans l’eau pendant l’hiver ni les coups de chaleur du mois de juillet. Comme si cela ne suffisait pas, les pigeons ont causé de gros dégâts allant parfois jusqu’au resemis de la parcelle. Le plus souvent, une perte de rendement pouvant aller de 10 à 15 quintaux a été constatée rarement compensée. La plante a formé un trop faible nombre de siliques comportant un nombre réduit de graines du fait d’un faible rayonnement à la floraison. Bien que le nombre de graines ait été réduit, le poids de mille grains a déçu en raison d’une maturité un peu trop rapide. Le rendement est donc très variable de 25 à 50 quintaux selon l’impact de ces phénomènes. Il est moins bon en cranettes qu’en bonnes terres. Une analyse globalement partagée par l’ensemble des interlocuteurs interrogés qui s’accompagne de quelques particularités. Dans la zone Nord de Noriap, peu d’hectares retournés alors que dans la zone Capsom, les livraisons comportent un taux assez élevé d’impuretés. Dans la zone Vermandois ainsi que dans celle de Calipso, les agriculteurs ont su être patients pour attendre la maturité des siliques du bas des tiges et gagner ainsi quelques précieux quintaux qui auraient été perdus. Dans les secteurs Sud et Est de Noriap, malgré pas mal d’hectares retournés, Frédéric Toullet annonce 40 quintaux de moyenne. La récolte s’est faite surtout à partir du 12 août, après les premiers blés, et du coup, le rendement s’en est trouvé amélioré avec en contre-partie, un peu d’impuretés liées au salissement des parcelles. Au final, le rendement moyen départemental devrait se situer à 37-38 quintaux avec des disparités importantes contrairement à l’année dernière dont le rendement moyen a été estimé à 42 quintaux avec de faibles écarts.

Pois fourrager : des rendements variables, des surfaces en chute
De plus en plus marginal voire inexistant, le pois fourrager garde des adeptes comme Francis Becquet, responsable de la région Ouest pour Noriap. «La récolte a été facile cette année et les rendements se situent entre 50 et 60 quintaux avec des pointes à 70 quintaux et la qualité est très correcte», se félicite Francis Becquet. Dans la zone Nord de Noriap, les rendements se situent entre 40 et 60 quintaux souvent supérieurs à 50 quintaux et la récolte est également de bonne qualité. Frédéric Toullet annonce 53 quintaux de moyenne pour le Sud et l’Est de Noriap et une bonne qualité également. A Noriap, les débouchés sont assurés par contrat et la production pourrait être doublée sans problème et puis n’oublions pas que le pois est un excellent précédent pour le blé. Sanaterra constate l’effondrement des surfaces et une collecte divisée par deux. Le rendement moyen est inférieur à 50 quintaux et n’incitera pas à réimplanter cette culture l’année prochaine selon Benoît Dewas.

Blés : les rendements et la protéine créent la surprise
La moisson étant terminée et selon les estimations des responsables de coopératives, le rendement moyen sera supérieur à 90 quintaux dans la Somme cette année comme annoncé dans notre édition du 9 août soit environ 10% de mieux qu’en 2012. Un niveau inespéré de l’avis unanime des interlocuteurs interrogés cette semaine. Capsom annonce une moyenne entre 95 et 97 quintaux avec un grand nombre de parcelles supérieures à 100 quintaux. Sanaterra frise les 100 quintaux de moyenne dans l’ensemble de sa zone de collecte. «En rendement comme pour les critères de qualité, la différence entre le Santerre et le Nord d’Amiens est plus faible que les autres années», souligne Benoît Dewas, directeur. Dans les secteurs Sud et Est de Noriap sous la responsabilité de Frédéric Toullet, chef de région, les rendements annoncés lors des tartes de moisson qui viennent de se tenir sont compris entre 95 et 97 quintaux à savoir 96 en moyenne au sud et entre 95 et 97 à l’est. Dans la zone Nord de Noriap, Patrick Wibail, responsable de région, annonce 90 quintaux dans les cranettes de l’Amiénois comme dans les terres plus profondes du plateau picard où il restait en début de semaine encore 15 à 20 % des surfaces à récolter. Francis Becquet a observé également des rendements de 80 à plus de 100 quintaux dans les terres plus légères dans la zone sud-ouest du département où il restait encore environ 10 % à récolter ce mardi essentiellement en bordure maritime et en Seine-Maritime.
Si la surprise est bonne aussi dans la zone Calipso avec un rendement moyen qui devrait dépasser légèrement les 90 quintaux, David Favier relativise ce bon résultat en fonction des sols et des variétés. En bonnes terres, la barre des 100 quintaux est franchie sans aucun doute. En revan­che, dans les sables et les cranettes, le rendement devrait être plutôt proche des 80 quintaux. Dans ce secteur, les derniers hectares devraient être récoltés pour la fin de cette semaine. Dans le Vermandois, la moyenne est annoncée entre 92 et 95 quintaux avec aussi de nombreuses parcelles au-delà des 100 quintaux.
Selon Fabien Caron pour Cerena, «Notre secteur connaît assez peu de mauvaises performances grâce à l’absence d’aléas. Les nouveaux fongicides ont certainement eu un effet positif et les agriculteurs n’ont pas levé le pied sur l’azote», a-t-il commenté.
«Côté qualité, tout est bon», com­me le dit Benoît Dewas à sa manière. Les explications fournies dans notre édition du 9 août se sont avérées fondées jusqu’à la fin de la moisson. La surprise des surprises tient à la protéine avec des niveaux supérieurs à 11 voire à 11,5 alors que les rendements élevés auraient pu provoquer une dilution de l’azote. A noter que la bordure maritime est en léger retrait sur ce critère en se situant un peu en-dessous de 11 %. Les poids spécifiques moyens frisent les 80 kilos l’hectolitre et ont très peu évolué tout au long de la moisson hormis les parcelles qui ont reçu les pluies d’orage du week-end dernier sans que ceux-ci ne soient trop altérés malgré tout. A noter que les rendements en blé sur blé ont été plus aléatoires ou ont carrément décroché. Ils ne sont pas du même niveau que la moyenne.

Cas particulier des Bas-Champs
La moisson a bien avancé cette semaine dans cette zone à l’Ouest du département au bord de la côte où les semis avaient été très perturbés. Selon Régis Brunet, agriculteur au cœur de cette zone, le rendement se situe entre 55 et 75 quintaux soit de 10 à 15 de moins qu’une année normale. «Le blé a eu du mal à mûrir et les températures de juillet ont été fatales. En plus, nous allons manquer de paille», a-t-il expliqué. En revan­che, satisfaction avec les orges de printemps dont le rendement devrait dépasser les 70 quintaux.
Francis Becquet se dit très déçu du rendement moyen qu’il estime plutôt proche des 50 quintaux et regrette que les agriculteurs n’aient pas choisi l’orge de printemps plus adapté que le blé selon lui à ce type de sol. «Le cahier des charges des orges brassicoles en protéines et en calibrage fait peur», a-t-il souligné.

Lin textile : un potentiel très intéressant
Près du tiers des lins seront rentrés en cette fin de semaine selon Vincent Delaporte, directeur de la Calira. Ce sont les lins arrachés entre le 15 et le 20 juillet et qui ont bénéficié d’un bon rouissage. Cette opération est en cours pour les lins arrachés après le 25 juillet. «La climatologie est favorable à une bonne optimisation des pail­les», explique Vincent Delaporte. Il suffit d’être patient d’autant que le liniculteur sera financièrement gagnant par la va­lori­sation qualitative des fibres. Un bon moyen de mesurer cette qualité est de venir à la coopérative et d’analyser un échantillon. «Nous ne som­mes que le 20 août et la ma­tière a gardé toute sa vigueur pour bé­néficier à plein de l’alternance des rosées du matin et du soleil de la journée. Il faut juste préserver la propreté des linières», a-t-il expliqué. Le volume de paille se situe autour de 8 tonnes à l’hectare.

Légumes de conserve : récolte largement supérieure aux prévisions
La récolte des pois de conserve est terminée. «Commencée avec une dizaine de jours de retard, elle n’a duré que cinq semaines au lieu de sept habituellement», explique Arnaud Bardon, responsable du service approvisionnement chez Bonduelle.
En effet, le rendement a été supérieur de 10 % à ce qui était at­tendu et le rythme des chantiers ayant été très soutenu, le volume correspondant aux be­soins a été atteint plus rapidement, générant l’abandon des hectares en excédent. «A souligner la très belle qualité dans tous les créneaux de la gamme et l’absence de souci sanitaire», a conclu Arnaud Bardon. La ré­colte des haricots verts a démarré depuis deux bonnes semaines sous de bons auspices tant en rendement qu’en qualité.

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