Blé tendre : malgré de nombreux obstacles, la France parvient à être compétitive
«Le blé tendre français est compétitif sur les marchés mondiaux» en cette campagne 2018-2019, a indiqué Marc Zribi, chef de l'unité «grains et sucre» de FranceAgriMer, à l'issue du conseil spécialisé «céréales» de l'établissement, le 11 juillet. Cette compétitivité perce en dépit d'obstacles de taille. Le géant russe a exporté 10 millions de tonnes de plus de blé en 2017-2018 que la campagne précédente, et plusieurs pays exportateurs majeurs ont fortement dévalué leurs monnaies en un an (Ukraine - 1,6 %, Russie - 5,3 %, Brésil - 17,7 %, Argentine - 39 %). Mais la filière française tire parti de la flambée des cours mondiaux du fret maritime, qui favorise l'export de proximité, de la diversité variétale croissante de ses blés, et d'un coût de mise à fob (chargement sur cargos) inférieur à celui des ports russes et ukrainiens, a souligné Marc Zribi. En juin, le prix moyen à l'exportation du blé meunier français (fob Rouen) se situait à 210 $/t, contre 242 $/t pour le blé américain et 203 $/t pour le blé de la mer Noire. Rémy Haquin, président du conseil spécialisé, a précisé que la compétitivité française se fait aussi aux dépens du revenu des producteurs, et que le nombre de ces derniers «continue et continuera à régresser».