Blés 2015 : la qualité au secours de l’export
Le taux de protéines est proche de celui de 2014 et les autres critères physico-chimiques sont bons à très bons.
à 79,6 kg/hl, le meilleur résultat enregistré depuis la récolte de 2016.
FranceAgriMer et Arvalis réalisent chaque année une enquête sur la qualité de la récolte française de blé qui sert de référence à tous les acteurs de la filière, en France comme à l'étranger. Les résultats définitifs de la moisson 2015 ont été présentés le 9 septembre, à l’issue du Conseil spécialisé céréales de l’organisme public.
Les poids spécifiques des blés tendres sont à la fois élevés et homogènes, avec une moyenne nationale qui s’établit à 79,6 kg/hl, le meilleur résultat enregistré depuis la récolte 1996. Quant aux indices de chute de Hagberg, ils affichent également un très bon niveau :
95 % des échantillons analysés sont supérieurs à 240 secondes, seulement 1 % de la collecte étant en dessous de 170 secondes.
Les très bons rendements de cette campagne - moyenne nationale voisine de 79 q/ha à ce jour - laissaient craindre une chute des teneurs en protéines, mais l’utilisation accrue d’outils d’aide à la décision, pour piloter les apports d’azote, a permis de les maintenir au même niveau qu’en 2014. Ainsi, la grande majorité de la collecte se situe entre 10,5 % et 11,5 %, près de la moitié dépassant le seuil de 11 %.
Selon les bassins de production, le dernier apport d’azote n’a pas toujours pu être totalement valorisé en raison de l’absence de pluie au moment de l’intervention. Mais la qualité des protéines est bonne : les forces boulangères sont supérieures à 170 dans la moitié des cas. Pour le blé dur, la qualité est aussi au rendez-vous : les grains sont quasi indemnes de moucheture et nettement moins touchés par le mitadinage que lors des trois dernières campagnes. La teneur en protéines s’établit en moyenne à 13,2 %, très proche du niveau de 2014.
Bons espoirs pour les débouchés à l’export
Ces bons résultats qualitatifs devraient être à même de rassurer les opérateurs français, et ce dans un contexte de concurrence accrue avec les origines de la mer Noire. Première indication, au 3 septembre, le cumul des embarquements de blé tendre vers les pays tiers depuis les ports français atteignait 1,7 million de tonnes (Mt), «en ligne avec les campagnes précédentes», a commenté Olivia Le Lamer, chef de l’unité Grandes cultures de FranceAgriMer. Les achats algériens et ceux des pays d’Afrique subsaharienne restaient prédominants.
Au final, durant la campagne 2015-2016, la France devrait exporter vers les pays tiers 11 Mt de blé tendre contre 11,4 Mt en 2014-2015. L’organisme public prévoit, par ailleurs, des exportations françaises vers l’Union européenne quasi stables (7,7 Mt contre 7,9 Mt) et une utilisation plus importante par les fabricants d’aliments du bétail (5,1 Mt contre 4,4 Mt). FranceAgriMer espère que le stock de report s’établira autour de la moyenne des cinq dernières campagnes, à savoir 2,6 Mt.
Mais, pour équilibrer le bilan de la campagne 2015-2016 présenté le 9 septembre, il faudra trouver près de 2,5 Mt de débouchés supplémentaires. «Il y a la possibilité d'exporter au-delà des prévisions actuelles», a souligné Olivia Le Lamer. Après deux mois de campagne, la France s’est également bien positionnée sur le marché des orges.
Grâce à la forte demande chinoise, ses exportations à destination des pays tiers approchaient le 3 septembre 1,5 Mt. FranceAgriMer prévoit en 2015-2016 des ventes vers les pays tiers aussi élevées que celles de la campagne précédente (3,6 Mt). Les autres postes du bilan ne devraient pas bouger. Mais, en raison de la hausse de la collecte (10,56 Mt contre 9,87 Mt l’an passé), le stock de report a été alourdi de 640 000 t à 1,6 Mt.
Maïs : l’équilibre
Avec un stock de report de la dernière campagne de près de 3 Mt venant peser sur le début de l’actuelle, on pouvait craindre une offre pléthorique en maïs en 2015-2016. Mais la faiblesse d’une récolte, estimée à 13,25 Mt, inférieure de 26 % à celle de 2014, rétablit un relatif équilibre. En outre, malgré une forte baisse (- 10 %) prévue des utilisations par les fabricants d’aliments du bétail, avec 2,9 Mt, et des exportations, 5,4 Mt contre 8 la dernière campagne, le stock de report serait allégé de 13 % par rapport à celui de 2014-2015, avec 2,58 Mt.
Mais, l’équilibre du marché par la baisse de la production n’est pas la solution la plus satisfaisante pour les producteurs qui ont perdu parfois, une grosse part de leur récolte.