Brésil : la polémique de la démarcation de terres indigènes
Le président brésilien Jair Bolsonaro a pris une mesure polémique dès le premier jour de son mandat en plaçant sous la tutelle du ministère de l'Agriculture la démarcation des terres attribuées aux peuples autochtones, par une ordonnance publiée le 2 janvier. Le ministère aura sous sa responsabilité «la réforme agraire, la régularisation de la propriété dans les zones rurales (...) et les terres indigènes», indique l'ordonnance publiée au Journal officiel. Auparavant, l'attribution de ces territoires réservés aux peuples autochtones était régulée par la Fondation de l'Indien (Funai), organisme publique chapeauté jusqu'à présent par le ministère de la Justice. Jair Bolsonaro, investi en grande pompe le 2 janvier, a confié le portefeuille de l'Agriculture à Tereza Cristina da Costa, leader du groupe parlementaire «ruraliste», qui défend les intérêts de l'agrobusiness, soutien important du président lors de sa campagne. Pour les défenseurs de la cause indienne, ce transfert de compétences dans la démarcation des terres revient à livrer les territoires ancestraux à l'appétit vorace de l'agrobusiness. «Vous avez vu? Le démantèlement a débuté. La Funai n'est plus responsable de l'identification, de la délimitation et de la démarcation des terres indigènes», a déploré sur Twitter la leader indienne Sonia Guajajara, candidate à la vice-présidence sur le ticket de Guilherme Boulos (extrême gauche).
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p lang="pt" dir="ltr">Já viram? O desmanche já começou. A Funai não é mais responsável pela identificação, delimitação , Demarcação e registro de Terras Indígenas. Saiu hoje no Diário oficial da União. Alguém ainda tem dűvidas das promessas de exclusão da campanha ??</p>— Sonia Guajajara (@GuajajaraSonia) <a href="https://twitter.com/GuajajaraSonia/status/1080262585289789441?ref_src=t…">2 janvier 2019</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>