Calipso : malgré la crise la coopérative poursuit sa croissance
La coopérative Calipso a tenu son assemblée générale le 1er décembre, à Abbeville.
Si, statutairement c’était 2015 qui était concerné, ce sont les répercussions de 2016 qui préoccupaient les quelque
300 participants.
Exercice délicat pour le président de Calipso, Hubert Bray, que d’évoquer d’un côté des rendements historiques en 2015 : 100 qx en escourgeon, 102 qx en blé, 80 qx en orge de printemps, 43/44 qx en colza et 45/48 qx en poix pour une collecte globale de 275 275 tonnes en augmentation de 15 % par rapport à 2014 (données Ucara, soit Calipso + filiales négoce). Le seul bémol technique sur cette campagne concernait la teneur en protéine dont la moyenne restait un peu faible à 10,67 %. De l’autre côté, la collecte 2016 provisoire est de 187 399 tonnes soit une baisse de 32 % (voir graphique) !
Le chiffre d’affaires de l’exercice 2015-2016 s’établit à 70,7 M€, dont 39,3 M€ pour la collecte et 30,6 M€ pour l’activité d’approvisionnement. Pas nécessaire d’être devin pour imaginer les conséquences sur les résultats de 2016-2017, avec une collecte en baisse. Une qualité pas au rendez-vous pour David Favier, le directeur de la coopérative, qui évoque notamment la faiblesse des poids spécifiques. Et finalement, les prix ne compenseront pas la faiblesse des tonnages car si, au niveau de l’Union européenne, il manque 18 millions de tonnes, soit - 12 %, la production mondiale est quasiment égale, 734 millions de tonnes contre 747 et les prix n’ont pas monté.
Des mesures d’accompagnement
Dans un tel contexte, la coopérative n’est pas restée sans agir et des mesures d’accompagnement ont été décidées par le conseil d’administration. De l’accompagnement des situations les plus difficiles par la mise en place de plan de financement aux diverses mesures de révision de grilles d’agios, ristournes sur aliments, versements anticipés etc, tout ce qui a pu être fait a été fait. Il en est de même pour les adhérents ayant de la trésorerie, pour qui, des escomptes significatifs ont été mis en place, par exemple, sur les engrais. Sur de tels sujets, il est recommandé aux agriculteurs de faire le point avec leurs conseillers culture. Et David Favier de compléter : «Dans la tourmente, la coopérative est à côté de ses adhérents.»
Ce sont dans ces moments que les dirigeants se satisfont de la bonne santé financière de la coopérative qui, crise ou pas, poursuit son évolution. On notera, au cours de l’année 2016, l’inauguration d’un nouveau centre de collecte et de report à Gueschart en remplacement de l’ancien. Cet investissement de 2,215 M€ (la part Calipso) fait à 50 % avec Unéal a une capacité de 22 000 tonnes. Mais Hubert Bray d’indiquer «que chaque coopérative s’y sent chez elle». Les nombreux sites de Calipso voient des investissements se réaliser notamment à Argoules, toujours en partenariat avec Unéal, mais là à 2/3, 1/3.
Et le conseil d’administration de se donner pour mission en 2017 de tirer les conséquences d’une première phase de huit ans depuis sa création. L’objectif est de bâtir le projet coopératif des années 2020-2025. Espérons pour la coopérative et ses adhérents de meilleures perspectives que celles vécues cette année.
Zoom sur les appros
Le chiffre d’affaires de l’activité ventes d’approvisionnement ressort à 30,6 M€ contre 30,5 M€ en 2014/2015 en progression de 0,35 % répartis comme suit : aliments 5,9 M€, engrais 11,1 M€, phytos 9,7 M€, Ssemences 3 M€ et divers 0 ,9 M€.
Concernant les aliments les volumes en tonnes baissent de 1,4 %, - 7,3 % sur les aliments composés Evialis mais une progression de 18 % sur les matières premières. Des aides sur l’ensemble des aliments bovins sont apportées par la coopérative et représentent un montant de 300 à 700 € pour une exploitation moyenne de 60 vaches laitières selon qu’elle utilise des matières premières ou des aliments composés.
L’activité phytosanitaire marque une progression de + 4,3 % principalement liée aux conditions favorables au développement des maladies de fin de cycle de la céréale et à une pression Mildiou pomme de terre qui est apparue très tôt en saison.
Le poste engrais est stable en CA mais on note en volume une progression de + 4 % en azote. Cette hausse est essentiellement provoquée par la fertilisation azotée des blés. La coopérative constate une progression de certaines spécialités qui contribuent à améliorer l’efficience des unités fertilisantes.
Les semences connaissent une baisse d’environ 5% liée à un développement du triage à façon, une diminution significative des semences de blés hybrides et une perte d’environ 600 ha de maïs.