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Calira : des lins teillés de bonne qualité et des prix hauts

La coopérative Calira organisait une visite pour ses adhérents, le 17 juin dernier. L’occasion de découvrir le nouveau robot dans l’atelier de teillage et de faire le point sur les marchés du lin.

Sur les 6 880 ha dédiés au lin pour la récolte 2018, 5 122 ha de lin ont déjà été transformés par la coopérative linière, Calira. La bonne nouvelle, «c’est qu’en dépit d’une récolte qui présente une richesse décevante les lins teillés sont de bonne qualité», dixit Vincent Delaporte, directeur de Calira. Sur les 5 589 kg de pailles extraites par récolte, 21,57 % sont des filasses, 16 % des étoupes brutes, 4,64 % des graines et entre 45 et 46 % des anas.
La gamme 2018 présente dix catégories de qualité de lins teillés allant de 24 mm de fil par kg (15 % des lins teillés) jusqu’à 36 mm de fil par kg (15 % des lins teillés). Le pourcentage le plus fort est atteint par le lin à 32 mm/kg, soit à hauteur de 40 %. Or, les qualités de lins teillés sont comprises entre 28 et 36 mm, ce qui correspond au marché du vestimentaire. Ceux de l’ameublement et du linge de maison, qui ont besoin d’une qualité de lins teillés entre 24 et 26 mm de fil par kg sont, du coup, bien moins achalandés. Les filateurs sont donc à la peine. «Ce qui bloque, à présent, c’est que l’on a de trop bonnes matières. Une fois cela dit, il faut continuer à produire du lin, et du bon lin», insiste le directeur de Calira.
Car, du bon lin - d’autant avec des marchés tendus, autrement dit avec une demande plus forte que l’offre - ce sont des prix à la clé. Et les prix sont d’ailleurs au rendez-vous. En 24 mm, les prix sont aujourd’hui entre 3,20 et 3,40 €/kg. Ils atteignent 3,80 €/kg en 36 mm. «Les prix sont bons, même trop hauts. Il manque juste de la matière à l’hectare. Il faut continuer à faire du lin. Pour être bon, il faut transformer en moyenne 30 000 t de pailles», conclut Vincent Delaporte.

Teillage robotisé
La coopérative est équipée de cinq lignes de teillage réparties entre deux bâtiments. «On passe entre 2 400 et 2 800 kg/ha de pailles par chaîne. Tout dépend, en fait, de la qualité des pailles», indique Franck Marquant, responsable de production chez Calira. Les balles de pailles, qui pèsent entre 250 et 270 kg, sont déroulées sur une table de travail, puis passées dans une engreneuse, un diviseur, sous des rouleaux cannelés et, enfin, dans des turbines avant de se retrouver en bout de chaîne sur la barre de tri. L’enroulage des balles, calibré à 100 kg par balle, se fait automatiquement. Voilà pour le processus du teillage du lin.
Pour que les opérateurs se concentrent au maximum sur le tri de la filasse, la coopérative a décidé de robotiser le traitement des balles de filasses. «Cela permet aussi d’éviter les va-et-vient des chariots thermiques dans l’usine et, donc, de diminuer la diffusion des gaz d’échappement en son sein», ajoute Vincent Delaporte. Une fois la balle prête en bout de chaîne de teillage, un chariot robotisé vient la récupérer. Mais si la balle est trop grosse ou trop petite, le chariot robotisé n’intervient pas. Ce sont alors les opérateurs qui s’en chargent pour la recomposer à la bonne dimension.
Une fois de bonne taille, le robot  charge la balle, puis vient la déposer auprès d’une autre machine robotisée dont la tâche consiste à peser, étiqueter et cercler les balles automatiquement. Six balles à l’heure peuvent être traitées. Dès que trois rangs de quatre balles sont constitués, ils sont évacués. Et c’est reparti pour un tour. Pendant que le robot accomplit ces tâches, s’inscrit sur l’écran d’ordinateur le nom du responsable de la ligne, l’année de récolte, le numéro de la parcelle, du lot et de l’adhérent, ainsi que la variété et la semence.
La machine, d’un coût de 450 000 €, a été mise en service fin février dernier. Entre le montage, la prise en main et les essais, elle n’est opérationnelle que depuis fin avril et réglée à 40 % de la rapidité du robot. Les mois suivants verront son accélération.

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