Campagnol : organiser la lutte sur tout le territoire
Premiers touchés par les dégâts de campagnols, les multiplicateurs de semences de graminées alertent l’ensemble des agriculteurs.
Multiplicateurs de semences, représentants de SFP (Semences fourragères de Picardie), de Benoist Sem ou des Fdsea voisines, ils étaient une vingtaine réunis à la Maison des agriculteurs à Amiens le 24 février pour l’assemblée générale de la Fédération régionale des agriculteurs multiplicateurs de semences du Nord-Pas de Calais et de Picardie présidée par Olivier Petit, en présence de Jean-Noël Dhennin, président de la Fnams.
Le principal sujet de cette assemblée était consacré aux dégâts causés par le campagnol et aux modalités de lutte contre ce petit vertébré, dossier qui semble poser de plus en plus de problème dans la plaine. Pour en savoir plus, la Fredon Picardie (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) avait été invitée à venir expliquer le contenu et l'application de l’arrêté qui entre dans le cadre de ses actions de surveillance du territoire.
Paru le 14 mai 2014, cet arrêté interministériel encadre la lutte qui doit s’organiser par la mise en place d’un plan d’action régional piloté par l’OVS végétal (Organisme à vocation sanitaire), la Fredon étant habilitée OVS par arrêté ministériel du 31 mars 2014.
Réseau de surveillance
«En Picardie, le campagnol terrestre et le campagnol des champs sont les cibles visées. Le campagnol souterrain et le mulot terrestre ne peuvent en faire partie qu’en présence d’au moins une des deux autres espèces déjà citées», a expliqué Pauline Lebecque, chargée de mission à la Fredon.
Le plan d’action repose sur une surveillance des populations sur le terrain. Celle-ci est réalisée par différents acteurs constitués en réseau d’observation. «Il n’y a pas obligation à lutter contre le campagnol, l’arrêté n’est pas incitatif», a précisé François Deneufbourg, responsable du pôle graminées fourragères à la Fnams.
Méthodes alternatives
Le programme d’action donne la priorité à la mise en place de méthodes alternatives :
- le travail du sol,
- l’installation de perchoirs pour les prédateurs naturels (buse, faucon, chouette) et la restauration de leur habitat,
- la gestion du couvert végétal (broyage des refus, alternance fauche-pâture, désherbage des rangs, entretien des bordures de champs en vue de détruire l’habitat des petits vertébrés),
- la destruction des galeries, mécanique et/ou par le pâturage des animaux,
- le piégeage des campagnols en positionnant les pièges près des terriers.
L’objectif de toutes ces méthodes étant de maintenir la population de campagnols sous le seuil de nuisibilité.
Ensuite seulement, le recours à l’utilisation d’un produit phytopharmaceutique, la bromadiolone, est possible à certaines conditions prévues par l’arrêté et sous la responsabilité et la vigilance de l’OVS végétal qui devra être opérationnel en septembre 2015 au plus tard. «Ce dossier est totalement nouveau pour notre Frédon de Picardie et nous avons décidé d’organiser une réunion d’information sur les mesures de surveillance et les méthodes de lutte contre les campagnols. Destinée à tous les prescripteurs et les conseillers ainsi qu’aux représentants des organisations professionnelles, des institutions et des collectivités, celle-ci se tiendra le lundi 9 mars à 14 h à la chambre d’agriculture à Amiens», a indiqué Valérie Pinchon, directrice de la Fredon.