Cap sur l’amélioration génétique de la betterave
L’Institut technique de la betterave a présenté ses travaux et donné ses conseils lors de sa réunion d’information annuelle.
Malgré les conditions climatiques difficiles de l’automne, toutes les betteraves ont été arrachées dans la Somme, et en ce début de semaine, pratiquement tous les silos avaient été enlevés. «Nous n’avons finalement pas eu de problème en cette fin de campagne», s’est réjoui Dominique Fiévez, président de l’Asbs, dans son propos d’introduction à la réunion d’information technique annuelle de l’ITB, qui se tenait le 8 janvier dernier à Salouël. Le rendement se situe autour de 84 tonnes à 16, soit 10 tonnes de moins que l’année précédente. «On était habitué à des records, cette fois c’est un cru moyen», a commenté Dominique Fiévez, ajoutant que l’amélioration de la productivité de la culture reste plus que jamais l’enjeu majeur de la filière.
L’objectif, a rappelé Alexandre Quillet, président de l’ITB est de doubler d’ici la fin de la décennie le rythme de progression des rendements, de 2% à 4% par an. «Mais la compétitivité ne se résume pas à ce seul critère. Il s’agit tout à la fois d’obtenir le maximum de sucre à l’hectare, de respecter la règlementation sur l’environnement, d’obtenir la meilleure marge brute pour l’agriculteur, et d’optimiser le coût de production du sucre du champ à l’usine», a-t-il précisé.
Le programme Aker
C’est dans ce contexte que s’orientent donc les travaux de l’ITB. L’Institut est ainsi l’un des principaux partenaires du programme de recherche génétique Aker lancé en 2012. Le progrès génétique étant le principal levier permettant d’accroître les rendements, ce programme consiste à explorer largement les ressources génétiques existantes pour intégrer à la betterave de nouveaux gènes qui en améliorent son comportement général. Mais pour cela, il faut avancer dans la connaissance de la betterave qui reste encore assez limitée. On sait peu de choses sur le processus de germination, sur la réaction de la plante au stress hydrique, etc. L’ITB est donc chargé du phénotypage, c'est-à-dire du travail de caractérisation de tous les aspects de la plante. «Nous voulons capter de l’information tout au long du cycle de végétation. C’est difficile, sachant qu’il faut savoir ce qui se passe dans la racine sans la détruire. Des techniques permettant le suivi de ce qui se passe sous terre par sonde ou l’observation du développement du feuillage par caméra seront utilisées», a expliqué Hervé Escriou, directeur adjoint de l’ITB.
En attendant de pouvoir profiter des retombées de ces recherches qui doivent se poursuivre jusqu’en 2019, l’ITB fait profiter les planteurs de ses conseils issus de ses travaux et expérimentations. Cette réunion a ainsi été l’occasion pour les ingénieurs de l’Institut de tirer les enseignements de la campagne écoulée et de mettre l’accent sur quelques points de l’itinéraire cultural.