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Carré appelle à poursuivre les démarches qualité

Le négociant régional réunit ses agriculteurs affiliés pour échanger sur les nouveautés du marché et les projets du groupe.

Le silo de Rouvignies, près de Valenciennes, va accroître sa capacité de stockage de 20 000 t.
Le silo de Rouvignies, près de Valenciennes, va accroître sa capacité de stockage de 20 000 t.
© D R

Les réunions hivernales (4e édition) du groupe Carré représentent désormais un rendez-vous annuel pour les agriculteurs clients. L'une d'elle a eu lieu à Roye dans la Somme le 12 janvier dernier. Dirigeants, techniciens et intervenants ont profité de l’occasion pour présenter aux participants le bilan de la dernière moisson en Nord-Picardie et annoncer les perspectives de l’année 2015.

Atteindre les normes exigées à l’export
Les acteurs de la filière sont unanimes : la saison des blés 2014 a été particulièrement marquée par une diminution préoccupante de la qualité à la récolte, liée à plusieurs aléas. Avec une moyenne nationale à 11,1 % en 2014, près de la moitié des blés ont été déclassés sur le marché (17 Mt, contre 4,3 Mt en 2013) car ils ne respectent pas la teneur en protéines moyenne (11,5 %) exigée par les principaux pays importateurs de blés français. «Sur un marché mondialisé et concurrentiel, la protéine va être durablement rémunérée, souligne Johann Loobuyck, directeur général du groupe Carré. Régionalement, nous devons continuer à nous mobiliser afin de répondre à la demande de nos partenaires et conserver nos débouchés». En ce sens et en marge de l’accord interprofessionnel (porté par Intercéréales et FranceAgriMer), le négociant a lancé en novembre dernier son «plan d’action protéines» : un tableau de bord technique à destination des exploitants, qui vise à maximiser les chances d’obtenir des résultats qualitatifs.

Trois investissements majeurs en 2015
Le groupe Carré qui collecte plus de 600 000 tonnes de céréales auprès de 5 000 agriculteurs devrait ouvrir 80 points de collecte pour la saison 2015. Parmi eux, trois sites vont être réhabilités. En Picardie, après la récente réfection du silo d’Estrées-Deniécourt (80), celui de Saint-André-Farivillers (60), situé sur l’axe Amiens-Beauvais, va subir un réaménagement complet. «Un nouveau bâtiment de stockage de 10 000 t va être implanté et complété d’un équipement de manutention pour le travail du grain», indique Frédéric Carré, président du groupe. Les céréales isariennes sont notamment destinées à approvisionner le port de Rouen.
Dans le Nord, le long du canal Dunkerque-Escaut, le site de Rouvignies, inauguré en 2013, poursuit, lui aussi, son développement. «Le silo a vu passer 280 000 t de céréales en un an, nous allons donc accroître sa capacité de stockage, détaille Frédéric Carré. Huit cellules supplémentaires, de 2 500 t chacune, vont voir le jour avant le mois de juin prochain». Enfin, le collecteur régional étend sa zone de chalandise à l’Est avec l’acquisition du silo de Saint-Germainmont (45 000 t) dans les Ardennes. Les clients du groupe se réuniront à nouveau en mars prochain pour l’inauguration de la ferme pilote située au siège de Gouy-sous-Bellonne (62).

Nos acheteurs de blé veulent une marchandise avec des critères de qualité bien spécifiés. Habib Hjiaj, directeur de «Yellow Rock», société marocaine importatrice de blé, est venu le redire lors de la réunion de Roye. «Nous préférons privilégier le blé français car il présente un bon rapport qualité/prix, et c’est l’un des meilleurs pour faire de la farine «tout terrain», c’est à dire celle avec laquelle on peut fabriquer différents produits», a-t-il expliqué, soulignant également le sérieux de notre logistique et notre savoir-faire dans la sélection des blés.
Encore faut-il respecter certaines conditions pour accéder au marché marocain.>
Habib Hjiaj les a détaillées : 78 de Ps (poids spécifique), 250 au minimum de Hagberg (indice qui détermine l’aptitude d’un blé à être utilisé dans les industries de cuisson), entre 11 et 12,5% de protéines, et pas d'impuretés.
Si le Hagberg a pu faire défaut cette campagne, la teneur en protéine des blés, souvent un peu juste, est un problème récurrent. Frédéric Carré, Pdg du groupe, a rappelé les six étapes à respecter pour obtenir un taux de protéine optimal : connaître les besoins en azote, estimer la fourniture d’azote par le sol, définir la date et la dose du premier apport, du deuxième apport, puis du troisième apport et pour finir apporter un complément de fertilisation foliaire pour la finition du grain sans risque de dépassement réglementaire. Les outils d’aide à la décision comme Farmstar, ou maintenant le drone, permettent d’ajuster précisément la dose d’azote aux besoins de la plante et de l’apporter au bon moment.
Lors de cette même réunion, Hervé Lejeune, directeur général de la FAO, a évoqué les perspectives céréalières à l'horizon 2025, marquées par l’instabilité des marchés, la spéculation, l’augmentation de la consommation... La concurrence entre les pays producteurs de blé sera rude, a-t-il estimé, et la qualité (protéine, etc.) sera (avec le prix) un facteur déterminant.

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