Cartel des jambons : fragilisée, la Cooperl envisage de fermer des usines
«Je ne fais pas de chantage, nous jouons notre survie», tonne Emmanuel Commault, directeur général de la Cooperl lors d’un point presse du 20 octobre. La coopérative bretonne assure que si la sanction de 35,5 millions d’euros prononcée par l’Autorité de la concurrence dans le cadre du cartel des jambons devait être mise à exécution (ce qu’elle attend pour la fin du mois), elle devra faire face à une restructuration.
La coopérative assure en effet que, en plus de devoir payer l’amende, elle devra trouver rapidement 100 millions d’euros du fait de la perte de confiance de la part des assurances crédit qui ne lui permettrait plus, en partie, de se financer grâce au crédit fournisseur. «Certains sites sont sur la sellette. (…) Le plan est presque prêt», explique le directeur général de la Cooperl.
Sont particulièrement visées les douze usines appartenant anciennement à Brocéliande et à la Financière Turenne Lafayette, dont la coopérative avait repris les actifs après la demande du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) en s’engageant à conserver l’activité et les emplois. «Si nous sommes condamnés sur la base d'un faux, nous nous estimons complètement libérés des engagements pris avec l'Etat», justifie le directeur général, arguant des surcapacités industrielles. La Cooperl continue de clamer son innocence en assurant que le carnet sur lequel se base l’Autorité pour son jugement est faux.