Céréales et plantes sarclées : meilleures marges brutes en 2015
C’est à Boves, par les résultats économiques et financiers du système «Céréales et plantes sarclées», attendus par de nombreux agriculteurs, que Cerfrance a clôturé le 17 décembre sa série de trois journées techniques.
Un des objectifs était d’apporter aux participants des informations visant à concilier économie et agronomie au sein de leurs exploitations. «En 2014, l’EBE a été sensiblement le même qu’en 2009, année noire en termes de revenu agricole, malgré un chiffre d’affaires bien meilleur. Cela s’explique par un niveau de charges très élevé», a constaté Bertrand Delpouve, responsable des conseillers Cerfrance à l’antenne de Boves.
Il a rappelé que, dans le système «céréales et plantes sarclées», la campagne 2014 avait été catastrophique du point de vue économique et financier dans le département. La qualité décevante des productions, associée à un contexte de prix baissiers a fortement impacté les trésoreries des exploitations et le fonds de roulement moyen n’a jamais été aussi dégradé depuis 2006.
Après rémunération de l’exploitant et du capital, le résultat d’entreprise est négatif. Seule bonne surprise : les résultats de l’année se sont avérés légèrement meilleurs que les prévisions grâce à une légère hausse des prix à partir de décembre et à de nouveaux débouchés pour les produits de moins bonne qualité. «On a limité la casse», a conclu Bertrand Delpouve.
Des prévisions mitigées pour 2015
L’année 2015 a été marquée par une faible pression des maladies, à l’origine d’une baisse des charges proportionnelles, principalement sur les postes phytosanitaires et engrais. Les charges de structure ont également été allégées suite à la baisse de 20 % des cotisations sociales exploitants. Côté rendements, les résultats ont été excellents en céréales. Ces éléments expliquent l’augmentation des marges brutes pour certaines cultures telles que le blé, l’escourgeon, le colza, l’orge de printemps et les pois protéagineux.
Le bilan est bien plus morose pour la pomme de terre féculière, qui devrait enregistrer une baisse sensible de sa marge brute de l’ordre de 270 euros par hectare. Cette baisse est notamment liée à la baisse de l’aide couplée (365 euros par hectare en 2014 à moins de 100 euros par hectare en 2015) et à des charges proportionnelles plus élevées que l’année précédente et, surtout, à un rendement inférieur de 10 % environ à l’année record 2014 accentué par le manque de richesse en fécule.
En betterave, le rendement a également baissé, provoquant un recul en termes de marges brutes. «Au final, les scénarios sont différents entre 2014 et 2015 parce qu’en 2015, les résultats en «grandes cultures» compensent la baisse de la pomme de terre féculière, ainsi que la stagnation en betteraves mais, globalement, la santé financière des exploitations semble suivre la même tendance à la baisse du revenu», a indiqué Bertrand Delpouve.
Des potentiels de développement
Pour toutes les cultures, les conseillers ont mis l’accent sur un important écart entre la marge brute moyenne en 2014 et celle de la tête de groupe, à savoir les 25 % meilleures. L’accent a été mis sur l’importance de raisonner ses charges proportionnelles, de la mécanisation et de sa stratégie de mise en marché face aux fluctuations des cours dans un contexte de baisse des aides et de future fin des quotas en betteraves.
Bien connaître ses coûts de revient, aussi bien par culture que par ceux de l’exploitation, devrait être une préoccupation permanente pour savoir à partir de quel prix de vente les charges, ainsi que la rémunération du travail et du capital, sont couverts.
Système «Céréales et plantes sarclées»
- Surface betterave > 13 % SAU
- Pas de lait
- SAU Totale : 171 ha
- Surface pommes de terre de consommation < 10 % SAU
- Produit brut viande < 20 % du produit brut total
- UTH : 1,8