Céréales : les exportations repartent à la hausse
La France a retrouvé le chemin de l’exportation pour
ses céréales, après un début de campagne poussif. Cependant, pour le blé tendre, les perspectives vers les pays tiers jusqu’à la fin de la campagne sont moins encourageantes.
mesure, vers le Maroc, Cuba et l’Arabie saoudite.
Réuni le 10 janvier, le Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer a procédé à une nette révision à la hausse des ventes de céréales vers l’Union européenne. Ces expéditions vers l’Union européenne ont été redressées de 530 000 tonnes en raison des excellentes performances du blé français en Belgique, aux Pays Bas, ainsi qu’en Espagne.
La France tire profit de l’excellente qualité de ses blés au cours de cette campagne, aux dépens de notre principal concurrent, l’Allemagne. «Nous bénéficions d’une évolution très favorable des expéditions vers l’Union européenne en raison de la qualité de nos blés, notamment grâce à un taux de protéine égal ou supérieur à 12 %», a d’ailleurs précisé Rémi Haquin, le président du Conseil spécialisé Céréales.
La France a également enregistré une nette progression de ses exportations vers les pays tiers, le mois dernier. Sur les quatre premiers de la campagne ajoutés aux embarquements de novembre et décembre, les exportations ont atteint 3,784 millions de tonnes, surtout vers l’Algérie (2,292 Mt) et, dans une moindre mesure, vers le Maroc, Cuba et l’Arabie saoudite.
Si ces exportations ont nettement progressé entre novembre et décembre (+ 33 %), Marc Zribi, chef de l’unité «grains et sucre» à FranceAgriMer, n’est pas sûr que cette performance se renouvelle d’ici la fin de la campagne en raison de la concurrence de la Mer noire, prédominante sur les marchés de la Méditerranée. Le principal importateur mondial de céréales, l’Egypte, s’est approvisionné quasi exclusivement en Russie. Sur les 4,685 Mt achetés depuis le début de la campagne, 3,67 Mt ont été fournis par ce pays. «Les exportations comme la production de blés russes sont régulièrement réévaluées», note Marc Zribi, les Russes tirant profit cette année de l’excellente qualité de leur production et aussi de l’amélioration de la logistique portuaire, grâce à d’importants investissements réalisés ces dernières années.
Si bien que pour la France, le bilan export pays tiers pour la campagne a été revu à la baisse de 9,5 à 9,3 Mt, sans être totalement certain que ce chiffre soit tenu.
Les autres céréales aussi
Bonne tenue également des exportations d’orge, qui ont progressé de 28 % le mois dernier sur les pays tiers, notamment vers la Chine, beaucoup plus présente sur le marché. Les perspectives sont également excellentes pour les expéditions vers l’Union européenne dont le bilan a été réévalué de 85 000 tonnes. La France devrait bénéficier de la baisse de la production (- 39 %) et des exportations (- 19 %) australiennes, ainsi que de la reprise du marché chinois.
Sur le maïs, le Conseil spécialisé a procédé également à un réajustement à la hausse des exportations vers l’Union européenne de 105 000 tonnes, la production et la collecte restant inchangées, ainsi que les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail. Sur ce marché, le bilan mondial apparaît tendu en raison d’une baisse de la production attendue au Brésil, ainsi qu’un temps sec et chaud en Argentine et au Brésil. Mais la perspective d’une nette réévaluation des stocks chinois de 100 000 à 200 000 tonnes pourrait peser sur les cours.
Signature d’une convention
L’autorité des marchés financiers (AMF) et FranceAgriMer ont signé, le 4 janvier 2018, une convention dont l’objectif est de renforcer leur coopération afin de permettre aux deux structures de mieux travailler dans les domaines qui les concernent. Concrètement, il sera procédé à des échanges réguliers d’informations pour permettre à l’AMF de mieux suivre l’évolution des marchés physiques des matières premières agricoles et, pour FranceAgriMer, celle des marchés à terme cotés sur Euronext à Paris.
Depuis la crise de 2007-2008, une nouvelle directive européenne a été adoptée pour encadrer les marchés financiers sous-jacents des marchés physiques de matières premières agricoles. Ce nouveau cadre réglementaire vise à mieux encadrer la spéculation. En effet, les prix des marchés à terme sont couramment utilisés comme référence pour les contrats au comptant.
Une manipulation sur le marché à terme est susceptible d’avoir un impact direct ou indirect sur les échanges commerciaux et les prix des marchandises.