Céréaliers : dix mesures pour passer le cap difficile de 2014
Face à la dégradation de leurs trésoreries, les céréaliers demandent aux Pouvoirs publics de soutenir un plan d’aide d’urgence.
Des pertes de chiffre d’affaires pouvant atteindre 500 €/ha, un revenu moyen annuel prévisible d’environ 6 000 €, bien loin de 9 800 € de 2009, chiffre le plus bas connu dans le passé : les céréaliers se trouvent confrontés à de graves difficultés financières suite à une récolte 2014 décevante non seulement sur le plan de la qualité mais aussi sur celui de la commercialisation.
Face à une situation «conjoncturelle d’urgence», selon les termes de son président Philipe Pinta devant la presse, le 16 septembre l’Association générale des producteurs de blé et autres céréales (Agpb) appelle à des actions «immédiates». Elles ont été présentées le 10 septembre au ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Au nombre de dix, elles se résument en cinq points : un pilotage de la campagne en temps réel, une consolidation de la trésorerie et la prise en compte des zones les plus fragiles, la mise en place d’outils qui atténuent la volatilité et lissent les revenus, une optimisation des outils logistiques et, enfin, un nouveau type de coopération céréaliers-éleveurs. Stéphane Le Foll aurait promis de soutenir ces initiatives.
Mais Philippe Pinta a prévenu le ministre : «pas question pour le moment de rajouter des mesures réglementaires que les céréaliers ne supporteront pas». Une allusion directe à l’application de la Directive nitrates et à la révision des Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). L’actualité lui a donné raison. A Orléans s’est déroulée, le 16 septembre, une importante manifestation d’agriculteurs venus à l’appel de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (Frsea) et des Jeunes agriculteurs (JA) du Centre alors que le préfet de Région, Pierre-Étienne Bisch, officialisait l’extension des zones vulnérables et de toutes les contraintes qui en découlent pour les exploitants agricoles.
Les dix mesures formulées par l'Agpb
- La création auprès de FranceAgriMer d’un Comité de suivi de campagne.
- La mise en place par FranceAgriMer d’un observatoire spécifique ;
- Le versement anticipé des aides PAC au 16 octobre pour tous les céréaliers ;
- La finalisation sur des bases «aménagées» de la mesure agro-environnementale zones intermédiaires (Maec-Zi) ;
- L’aménagement du dispositif de Déduction pour aléas (DPA) permettant le lissage des revenus céréaliers d’une campagne à l’autre dans le cadre du projet de loi de finances 2015 ;
- Le développement volontaire de l’assurance climatique en céréales ;
- La relance d’une nouvelle tranche du plan silos avec la possibilité d’installer de nouvelles capacités en zone agricole ;
- La mobilisation et l’optimisation des flux logistiques pour les transports céréaliers de masse ferroviaires et fluviaux ;
- Une optimisation de l’utilisation du blé de qualité fourragère ;
- Des investissements associant céréaliers et éleveurs, notamment dans le domaine de la méthanisation.