Politique
Chez Jadot comme chez Rousseau, de la radicalité pour l’agriculture
Le premier tour de la primaire d'Europe Écologie-Les Verts pour la désignation de son candidat à l'élection présidentielle a placé en tête Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, dimanche 19 septembre. On s'est penché sur leurs propositions en matière d'agriculture.
Le premier tour de la primaire d'Europe Écologie-Les Verts pour la désignation de son candidat à l'élection présidentielle a placé en tête Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, dimanche 19 septembre. On s'est penché sur leurs propositions en matière d'agriculture.
Les profils des deux candidats qualifiés pour la désignation du candidat du parti écologiste à l’élection présidentielle ont beau être différents, force est de constater qu’en matière d’agriculture, leurs propositions sont proches en faisant preuve d’une certaine radicalité. Arrivé en tête du premier tour avec 27,7 % des voix, Yannick Jadot veut mener un « combat contre la destruction inacceptable de la nature (…), contre la souffrance animale, contre les traités de libre-échange qui organisent la guerre de tous contre tous, contre la pêche électrique et la déforestation, le glyphosate et les néonicotinoïdes ». En matière de soutien public, il développe : « Demain, l’argent public qui subventionne les énergies fossiles et les pesticides, c’est fini. L’argent ira à l’agriculture paysanne et biologique, aux énergies renouvelables et à l’isolation des logements. Demain, nous engagerons la sortie de l’élevage industriel, en commençant par l’élevage en cage, qui maltraite les animaux, fait disparaître les paysans et pollue l’environnement ».
Rousseau la plus radicale
Alors qu’elle n’était encore que sous-entendue jusqu’à hier, la « radicalité » est en revanche bien ancrée dans le programme de Sandrine Rousseau. Sous le titre de « radicalité environnementale », la candidate qui a recueilli 25,14 % des voix souligne que « la destruction des écosystèmes doit nous faire reconsidérer le rapport que nous avons avec les vivants en donnant davantage de droits aux animaux et en faisant de la biodiversité une priorité (…) La reconnaissance des animaux comme êtres vivants doués de sensibilité est insuffisante (…) La valeur intrinsèque de l’animal ne peut être limitée à sa valeur marchande ou patrimoniale (…) Nous étendrons notre justice à la question animale afin de construire un statut juridique des animaux, avec une possibilité de se constituer en justice en défense des animaux ».
Concernant la biodiversité, qui doit être selon Sandrine Rousseau elle aussi « préservée », les propositions de la candidate portent sur le développement « de zones protégées », la limitation de « l’artificialisation des sols avec zéro artificialisation nette dans chaque projet d’aménagement du territoire, (…) l’interdiction de l’usage des OGM, des pesticides de synthèse » ou encore la « limitation de l’utilisation des engrais ».
7% des intentions de vote à la Présidentielle
Selon une enquête Harris Interactive pour le magazine Challenges publiée le 15 septembre dernier, une candidature écologiste à l’élection présidentielle portée par Yannick Jadot remporterait 7% lors du premier tour. Trop faible pour se qualifier, mais suffisant pour ancrer dans les esprits un certain nombre de mesures à renforts d’imprécisions, de fantasmes et de démagogie. En 2017, Europe Écologie-Les Verts n’avait pas présenté de candidat sous sa propre bannière, Yannick Jadot ayant décidé de rallier la liste de rassemblement de la gauche emmenée par le socialiste Benoît Hamon ; lequel avait réalisé un score de 6,36%.