Chicorée : début de récolte en demi-teinte
Effectuée dans des sols particulièrement secs, la première partie de la campagne d’arrachage est rendue difficile dans la plupart des bassins de production.
Les mois de juin, juillet et août ont été particulièrement chauds cette année. Il n’est parfois tombé aucune précipitation entre début juin et début août dans certaines parcelles. «Les chicorées ont mis du temps à pousser, indique Yannick Delourme, responsable agronomique de l’interprofession de la chicorée de France. Les couvertures de rang se sont faites aux alentours de la fin juin pour le secteur d’Orchies ou la Somme et plus vers le 21 juillet pour la zone de production du littoral.» Les trente parcelles prélevées en août par l’interprofession présentaient des poids en recul d’environ 2 tonnes par hectare vis-à-vis de la campagne 2017 à la même date. «La différence est liée à la taille des racines qui sont plus allongées en raison des fortes chaleurs, ajoute le technicien. Les racines pivotantes sont allées chercher de l’eau en profondeur».
Les premiers arrachages, exécutés dans des sols secs, ont commencé «avec difficulté» pour la sécherie Sonodé à Saint-Pierre-Brouck (59),
qui a ouvert la semaine du 17 septembre. «Comme en 2016, les conditions de récolte de début septembre ne sont pas faciles, explique Yannick Delourme. La racine de chicorée est très profonde et peut se briser rapidement.» Les 21 à 46 mm d’eau tombés le week-end du 22 et 23 septembre ont permis de débuter les arrachages le lundi 24 septembre, dans de bonnes conditions, dans tous les autres secteurs des Hauts-de-France. La météo a ensuite été clémente pour le démarrage de la sécherie Leroux qui a ouvert durant cette même semaine.
Un rendement moyen de 42-43 t/ha
Les prélèvements réalisés fin août et début septembre annonçaient 23,5 % de matière sèche (MS). «La moyenne de la richesse a gagné quasiment 1 point après les pluies, car la chicorée n’était pas assez mûre auparavant, souligne Yannick Delourme. Elle augmente très légèrement pour arriver à 24,48 % de MS la semaine du 8 octobre, mais les parcelles se dessèchent à nouveau depuis quelques jours.» Les difficultés d’arrachage pourraient recommencer s’il ne pleut pas suffisamment dans les jours à venir, notamment dans les terres sablo-argileuses du littoral. «Dans cette zone, les contrats sont déficitaires en moyenne pour le moment, informe le spécialiste. Les contrats pour les secteurs de Solesmes-Valenciennes et au nord-est de Cambrai sont honorés pour cette semaine.» Dans la Somme, les contrats sont aussi à l’équilibre.
En fonction des territoires, les rendements varient entre 20 à 57 t/ha, corrigés à la MS. Le rendement moyen atteint 42-43 t/ha.