Chrysomèle : 80 ha indemnisés autour du foyer de Rivery
Les demandes d’indemnisations suite au piégeage de la fin août 2013 sont déposées.
Après le piégeage d’une chrysomèle du maïs (Diabrotica virgifera virgifera) à Rivery le 23 septembre 2013 dans le cadre du plan national de surveillance, un arrêté préfectoral avait été signé le 25 octobre 2013 pour préciser les modalités de lutte contre ce ravageur, classé organisme nuisible de quarantaine et réglementé par l’Union Européenne. Un statut de quarantaine que la Commission Européenne a décidé de supprimer au cours de l’année 2014 pour cet insecte. Il s’agit d’une avancée que les producteurs de maïs attendaient face à un insecte considéré comme ‘installé’ dans bon nombre de pays européens.
Cette décision a été déclinée dans la réglementation française en juillet 2014 par l’abrogation de l’arrêté national relatif à la mise en place des mesures de lutte obligatoires contre la chrysomèle. L’abrogation de cet arrêté étant intervenue après la réalisation des mesures de traitements et de rotation en zone focus (à 1 km autour du piège) et en zone de sécurité (à 5 km autour de la zone focus), les agriculteurs qui ont dû s’y soumettre pourront bénéficier d’une indemnisation au travers d’un fonds interprofessionnel.
Une enveloppe de 8 000 euros
Il revenait à la Chambre Régionale d’Agriculture de coordonner la procédure à l’échelon de la Picardie. En réalité, la Somme étant le seul département touché, ce sont les conseillers de la chambre départementale qui ont assuré la réception des dossiers et le calcul des indemnisations. A l’échelon national, c’est au Gnis (Groupement National Interprofessionnel des Semences) que revient la gestion administrative du fonds. Sur les 48 agriculteurs contactés, 7 dossiers ont été déposés puis instruits, révisés au titre de la cohérence des surfaces déclarées et validés. Au final, 30,16 ha seront indemnisés au titre des effets sur la rotation et 70,58 ha pour l’usage de larvicide, surfaces réparties en zone focus et en zone de sécurité. L’enveloppe d’indemnisation s’élève précisément à 8 025 euros et sera financée à hauteur de 50% par l’Etat et à 50% par la profession.
Lutte contre diabrotica : un nouvel accord interprofessionnel étendu
Pour faire évoluer le mécanisme d'indemnisation en conformité avec la déréglementation de la chrysomèle et répondre aux nouveaux objectifs de lutte, un troisième accord interprofessionnel a été signé le 6 novembre 2014 et étendu par les Pouvoirs publics le 23 janvier 2015.
Le premier accord avait été conclu au sein de la Section ‘Semences de maïs et sorgho’ du Gnis en septembre 2009 pour créer une caisse de solidarité. Abondée par des cotisations payées par tous les producteurs de maïs, cette caisse avait pour objectif d’accompagner financièrement les agriculteurs touchés par la chrysomèle et tenus de mettre en place des mesures de lutte obligatoires. Il avait été renouvelé en 2012 pour pérenniser le mécanisme d'indemnisation
Les objectifs du nouvel accord
La déréglementation de la chrysomèle ne signifie pas le relâchement de la lutte contre ce parasite, bien au contraire. Il sera nécessaire de continuer à mettre en place des mesures de lutte contre cet insecte mais en les adaptant à la pression du ravageur sur la base de recommandations. Le fonds a pour objectif de renforcer les moyens de surveillance, de lutte, de recherche et développement contre Diabrotica. Il est abondé par le reliquat des cotisations payées par tous les producteurs de maïs à la caisse de solidarité selon les modalités prévues dans les accords interprofessionnels précédents. Compte-tenu de la levée des mesures de lutte obligatoires, il n’y aura plus de prélèvement de la cotisation auprès des producteurs de maïs dès cette campagne 2014/2015.
Ce fonds est administré par un comité de pilotage composé des signataires(*) de l'accord interprofessionnel. Les membres de ce comité s'assureront que l'utilisation des fonds est conforme aux objectifs fixés par l'accord interprofessionnel et ils décideront du montant alloué à chaque action. Il sera assisté par un comité scientifique dont la mission est de juger de la pertinence des programmes de recherche et développement qui seront financés.
(*) Agpm (producteurs de maïs), Agpm Maïs Semence (agriculteurs-multiplicateurs de semences), la FNPSMS (fédération interprofessionnelle des entreprises semencières et des agriculteurs-multiplicateurs de semences de maïs), Section ‘Maïs et Sorgho’ de l'UFS (entreprises semencières), Coop de France - Métiers du Grain (coopération agricole) et FNA (négoce agricole).