Circuits courts : Somme-produit-locaux est devenu Approlocal
La plateforme d’achat de produits locaux s’est régionalisée. Le nouveau site était présenté au forum Somme-produits locaux au Domaine de Moismont, à Vron, ce 2 octobre.
L’occasion de visiter le verger écoresponsable et bio.
Une commande en sept clics et en deux minutes. Céline Rivet l’assure, «la nouvelle plateforme en ligne de l’ex-Somme-produits locaux, désormais nommée Approlocal, est simple et rapide d’utilisation».
«L’objectif était de lever les barrières pour les producteurs frontaliers des départements de la Région», explique la responsable de la plateforme à la Chambre d’agriculture de la Somme, ce 2 octobre, au forum Somme-produits locaux organisé au Domaine de Moismont.
Voilà une initiative qu’attendait impatiemment Christelle Fromentin, de la Laiterie de la baie, à Ponthoile. «Je suis à 30 km de Montreuil (62) et je sais qu’il y a de la demande en produits laitiers dans le secteur», se réjouit-elle. L’éleveuse vend 10 % des yaourts, crème fraîche, beurre, ou encore fromage blanc qu’elle transforme via Somme-produit locaux. «J’espère qu’Approlocal va me permettre de développer ce chiffre.»
Nathalie Forestier et Sabine Dupont, respectivement responsable des achats et magasinière au lycée du Vimeu de Friville-Escarbotin, étaient justement venues en éclaireuses. «Nous venons voir si les produits proposés peuvent entrer dans notre budget de 2,50 € par repas. Nous pensons que les fruits et les légumes pourraient être commandés régulièrement. Cela semble plus compliqué pour la viande. Pour un bœuf bourguignon, par exemple, nous avons besoin de huit cents pièces !»
Le secret du chef
Patrice Marié, chef cuisinier du collège Gabrielle-Marie Scellier d’Airaines a trouvé la solution. Lui s’approvisionne sur Somme-produits locaux depuis sa création. «23 % de nos achats se font désormais en local», annonce-t-il fièrement. Objectif 13 % d’approvisionnement local fixé par le Département (qui soutient Somme-produits locaux) largement dépassé, donc. Et la viande fait partie des commandes : bœuf, veau, porc, volaille... Comment gère-t-il le budget de 2 € maximum par repas ? «Pour le bœuf, nous fonctionnons avec quatre autres collèges du coin et nous achetons une bête entière.» Surtout, le professionnel a changé sa manière de travailler. «Nous achetons de moins grosses quantités de viande. 100 g de bourguignon par élève suffisent au lieu de 150 g autrefois.» Les élèves en ont toujours autant dans l’assiette : «Je cuis tout à basse température et les pièces restent bien plus grosse. Et, puisque la viande est de qualité, elle ne perd pas toute son eau comme de la viande industrielle.» Ajoutez à cela une réflexion sur la réduction du gaspillage - «les élèves se servent eux-mêmes, ils prennent conscience de la quantité dont ils ont besoin» - et les coûts sont encore réduits.
Pour Patrice Marié, la cuisine des produits locaux est «un vrai plaisir». Il apprécie aussi les liens qu’il tisse avec les producteurs. «Les chefs cuisiniers des collectivités et établissements scolaires et les agriculteurs forment désormais une grande famille. Ce lien social est une vraie réussite», terminait Didier Lefebvre, responsable restauration des collèges au Département.